Au Havre, l'usine d'éoliennes en mer produira des machines plus puissantes pour concurrencer la Chine
L'usine d'éoliennes en mer de Siemens Gamesa va investir 200 millions d'euros pour étendre son site français du Havre et y produire des pales "parmi les plus longues au monde", dans le but de rivaliser avec la Chine, ont annoncé lundi...

L'usine d'éoliennes en mer de Siemens Gamesa va investir 200 millions d'euros pour étendre son site français du Havre et y produire des pales "parmi les plus longues au monde", dans le but de rivaliser avec la Chine, ont annoncé lundi le ministre français de l'Énergie et la société germano-espagnole.
"Notre objectif est de produire en France les composants nécessaires aux futurs parcs éoliens. Pour y parvenir, il est essentiel de fabriquer des turbines plus puissantes, adaptées à l’évolution des technologies", a déclaré le ministre chargé de l'Energie, Marc Ferracci, lors de la pose de la première pierre de l'extension.
Inaugurée en 2022, sur un site de 36 hectares, l'usine produit aujourd'hui des pales de 75 et 81 mètres de longueur et assemble des nacelles pour des turbines éoliennes de 7 ou 8 MW. Elle équipe cinq parcs éoliens marins français en construction (Courseulles-sur-mer, Yeu-Noirmoutier, Dieppe-Le Tréport) ou en service (Fécamp, Saint Brieuc).
L'extension qui devrait être achevée en 2026 "fera entrer l’éolien en mer dans une autre dimension" en produisant des pales longues de 115 mètres, selon la filiale de l'énergéticien allemand Siemens Energy issue de la fusion de Siemens Wind Power et Gamesa.
"Avec un rotor de 236 mètres et une puissance de 14 MW", précise-t-elle, "cette sixième génération de machines Siemens Gamesa sera parmi les plus puissantes au monde", sans toutefois détrôner la Chine.
En Chine, les fabricants chinois sont déjà lancés dans une course au gigantisme, avec des éoliennes allant jusqu’à 18 MW de puissance aujourd’hui et d’autres annoncées en développement à 22 MW par le leader mondial Goldwind.
Au total, le projet a bénéficié de près de 170 millions d'euros de soutien public: 35 millions en financements européens, 80 millions des collectivités locales et 54 millions d'euros en crédit d'impôt. "Un soutien important, assumé" face à "une concurrence de plus en plus féroce et parfois déloyale", a indiqué le ministre, en visant la Chine, sans la nommer.
Ce projet "permet à la France et à l’Europe de rester au cœur du développement, de la fabrication et de l’installation de nos éoliennes en mer", a assuré Yara Chaktoura, la présidente Siemens France dans un communiqué.
"La position de la France est claire: l’Europe doit se préparer à riposter et à s’armer. Nous devons faire plus pour soutenir nos industries et nos emplois, notamment en intégrant une préférence européenne dans la commande publique", a souligné M. Ferracci.
Le ministre a d'ailleurs annoncé l'introduction de "critères de résilience dans les prochains appels d’offres", pour favoriser "le contenu industriel local et l’achat de turbines fabriquées en Europe et en France". Ces critères "d’éligibilité et de sélection" se concrétiseront "dès cette année" pour l'appel d'offres n°9 dont les lauréats seront désignés "d’ici fin 2025".
Au 30 septembre 2024, la France avait atteint une capacité d'éolien en mer installée de 1,5 GW. Elle ambitionne 18 GW d’éolien en mer à l’horizon 2035 et 45 GW d’ici 2050.
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