Série été Picardie "Au fil de l'eau"
Au fil de l’eau, un chantier d’insertion sur les bords de l’Oise
Au bord de l’Oise, à Compiègne, une enseigne « Au fil de l’eau » attire le regard : c'est une friperie qui emploie des personnes en insertion professionnelle.
Cela va faire cinq ans que dans les maisons en brique au bord de l’Oise, une boutique de vêtements d’occasion a ouvert ses portes. Nommée « Au fil de l’eau », l’enseigne se veut solidaire, ne proposant que des petits prix. En son sein, des étudiants, des familles monoparentales et des férus de la seconde main parcourent les rayons. « Nous nous sommes développés sur du bouche à oreille. », introduit Manuela Fleury, directrice adjointe à la coordination et la communication de l’association.
Actuellement, 16 personnes sont embauchées en CDDI (contrat à durée déterminée d'insertion) de 6 à 24 mois. L’occasion, pour elles, de reprendre un rythme de travail et se former à un métier. En effet, la boutique appartient à l’association d’insertion professionnelle « Un château pour l’emploi. « L’objectif, de notre association, c’est de remettre des personnes sur la route de l’emploi. Pour ce faire, nous disposons de divers chantiers, dont cette boutique, qui permet à nos salariés de se former à l’approvisionnement, le tri, la relation client et la vente, entre autres… », poursuit Manuela Fleury.
Lever les freins à l’emploi
En effet, cette structure recrute des personnes qui rencontrent des freins à l’emploi (problèmes de logements, santé, mobilité). Plus précisément des bénéficiaires de minima sociaux, des parents isolés, des jeunes sans qualification, des ex-détenus qui cherchent à se réinsérer… « Ce sont des hommes et femmes éligibles à l'insertion par l'activité économique. Ils sont motivés et n’ont pas besoin d’avoir des compétences sur la couture ou autre. Nous avons des encadrants sur sites », atteste la directrice adjointe à la coordination et la communication d’un château pour l’emploi.
Ils sont d’abord identifiés par des partenaires locaux comme la mission locale, le Service pénitentiaire d'insertion et de probation (SPIP), puis redirigés vers l’association. Au fil des chantiers et de vingt heures de travail par semaine, les salariés acquièrent des compétences techniques et sociales. « Il y a une resocialisation par le travail qui se fait. Nous levons des freins sociaux en les accompagnant à travers des aides et des ateliers de santé, bien-être, droits des femmes... » En plus des chantiers, les bénéficiaires de l’insertion peuvent aussi cumuler d’autres activités, via l’intérim ou d’autres chantiers, par exemple.
Sortir avec une solution d’emploi
Même si les personnes travaillant « Au fil de l’eau » ne se dirigent pas vers ces métiers, une fois leur CDDI achevé, l’association d'insertion professionnelle considère sa mission réussie. « Nos salariés s’orientent vers des postes d’auxiliaire de vie aux familles, agents de propreté, vendeurs, lingères… », liste Manuela Fleury. L'année dernière, son taux de retour à l’emploi atteignait 60 %. Les chantiers sont ouverts toute l’année, tout comme les recrutements.