Au coin de la rue… la colère
La rue, ses pavés, ses manifestants de nouveau sous les feux de l’actualité ! De tout temps, ce théâtre urbain de contestations donne la véritable température du climat (qui s’échauffe) entre les concitoyens et leurs gouvernants. Un thermomètre bouillant, remonté de plusieurs degrés le premier week-end de novembre. Les rassemblements en hommage à Rémi Fraisse, le jeune militant pacifiste, étudiant en botaniste, tué le 26 octobre par une grenade offensive lors d’un regroupement contre la construction du barrage de Sivens dans le Tarn, virent à la guérilla urbaine dans plusieurs villes de l’Hexagone. Débordements, affrontements avec les forces de l’ordre, saccages, autant de signes inquiétants, symboles d’un exutoire d’une colère auparavant latente. La grogne rôde et gagne toutes les strates de la pyramide sociale même les plus imprévisibles. À la fin du mois ou début décembre, la CGPME et le Medef devraient orchestrer une vaste mobilisation des chefs d’entreprise. «Nous descendrons dans la rue pour protester ! Ce ne sera pas une aimable réunion de patrons du CAC 40», assure JeanEudes du Mesnil, le secrétaire général de la CGPME dans les colonnes du Journal du Dimanche. Compte pénibilité, décret sur l’information des salariés deux mois avant la cession d’une entreprise, en passant par les contreparties demandées par le gouvernement dans le cadre du Pacte de Responsabilité, les raisons de la colère sont nombreuses dans l’univers patronal. La rue va de nouveau faire entendre sa voix (comme avec les agriculteurs la semaine dernière) sans doute d’une façon plus posée mais tout aussi virulente. La rue s’insurge, attention à l’embrasement !