Entreprises

Au Cescom : comment endiguer l'absentéisme en entreprise ?

L’absentéisme dans les entreprises est dans une tendance haussière. Surtout, il change de forme. Une Matinale dédiée est organisée par Myreseau le mercredi 13 mars. Quelles sont les typologies de l' absentéisme ? Comment l’éviter ? Les réponses apportées seront de précieux indicateurs pour les dirigeants présents au Cescom.

En termes d'absentéisme au travail, les micro-absences sont en hausse.
En termes d'absentéisme au travail, les micro-absences sont en hausse.

Pour bien comprendre l’évolution de l’absentéisme ces dernières années dans notre pays, commençons par nous intéresser à deux chiffres : le taux d’absentéisme moyen annuel d’une part, et la moyenne des jours d’absence par salarié sur un an d’autre part. En 2022, ils étaient respectivement estimés à 6,70 % et à 24,5 jours d’absence. Quatre ans plus tôt, ces indicateurs s’affichaient à 5,10 % pour 18,6 jours d’absence. Concrètement, cela signifie que le taux d’absentéisme a progressé de 1,6 point en l’espace de cinq ans. Mais également que les collaborateurs sont désormais absents plus longtemps : en moyenne 5,9 jours de plus qu’en 2018. Presque une semaine donc. Des résultats forcément préoccupants. Dans les baromètres et études consacrées, un élément nouveau apparaît. Quand, durant les années précédentes, on notait la hausse continue de l’absentéisme longue durée (plus de 90 jours), la donne change désormais et met en avant la croissance marquée des micro-absences (entre 4 et 7 jours).

Quelle projection dans le projet d'entreprise ?

Trois pistes permettent, entre autres, d’expliquer cette évolution de l’absentéisme au travail : le rapport à la mobilité, le besoin d’intégration (notamment chez les seniors) et le poids de la poly-absence. Il faut savoir que près d’un salarié sur deux, de cinq ans et moins d’ancienneté, désire changer de situation pour un emploi différent dans une autre entreprise, le même travail auprès d’un autre employeur ou une fonction différente dans l’organisation actuelle. Cela concerne en particulier les jeunes puisque 58 % d’entre eux ne se projettent pas à leur poste au-delà de quatre ans. Et ce, même s’ils souhaitent rester dans l’entreprise. Des chiffres qui soulèvent une problématique intéressante : celle de la projection dans le projet d’entreprise à moyen et long terme. Diminution relative du taux de chômage. Pénurie de main-d’œuvre dans certains secteurs. Taux d’emploi des 15 - 64 ans à son plus haut niveau depuis 1975 (Insee). Le contexte est favorable aux salariés qui se veulent plus mobiles, et qui peuvent alors faire valoir leurs attentes et exigences en matière d’emploi. Parmi les facteurs qui conditionnent le maintien du salarié dans l’entreprise, on retrouve différents critères plus ou moins liés à la question de la qualité de vie au travail : la conciliation entre la vie professionnelle et la vie personnelle, la rémunération et les conditions de travail. Autre facteur intéressant à observer, celui des seniors : dès 50 ans, ces profils se disent délaissés, ce dès l’entrée au sein de l’entreprise. Ainsi, un senior sur quatre indique vouloir bénéficier d’un parcours d'intégration similaire à celui réservé aux plus jeunes talents. Ce qui ne semble pas être le cas actuellement. Outre les problématiques liées à la volatilité des collaborateurs et d’intégration des seniors, la question de l’absentéisme est cruciale. Alors que celui-ci avait baissé en 2021 - atteignant un niveau quasi similaire à celui de 2019 -, il augmente de nouveau, venant concurrencer les résultats de 2020 pourtant impactés par la crise sanitaire. Entre 2019 et 2022, on assiste donc à une hausse de 21 %. Comment l’expliquer ? D’abord par l’augmentation de l’absentéisme maladie : près d’un salarié sur deux déclare s’être absenté en 2022 pour un arrêt maladie lié à la Covid-19 qui impacte encore les entreprises. Mais on observe également une évolution de la durée des absences de 4 à 7 jours (micro-absences) au niveau national sur l’année 2022. En un an, elles ont été multipliées par 2,3. Désormais, les absences sont courtes, mais plus fréquentes : si un salarié sur deux s’est absenté de son poste de travail, 18 % d’entre eux ont été absents au moins trois fois.

De fortes répercussions

À noter que les jeunes seraient plus impactés : 20 % pour les moins de 30 ans ; 17 % pour les 41 ans à 50 ans ; 15 % pour les personnes de 51 ans. Les échanges menés entre les professionnels du management, les ressources humaines et les collaborateurs concernés peuvent faire émerger différentes problématiques individuelles. Il peut par exemple s’agir d’une maladie chronique, de difficultés professionnelles, de salariés aidants, d'un manque de motivation au travail ou encore de désengagement. Mais d’autres phénomènes ne sont pas à exclure. Et derrière l’explosion de ces nouvelles formes d’absences, il y a aussi des répercussions sur les présents : l’anticipation et les solutions de remplacement étant plus complexes à mettre en œuvre pour l’employeur et les RH. Le coût moyen annuel de l'absentéisme au travail en France est estimé à 25 milliards d'euros, soit environ 3 500 euros annuels par salarié ou environ 7 % de la masse salariale. Dans ce contexte, quelles pistes pour agir et prévenir l’absentéisme ? C’est précisément le thème la Masterclass Enjeux RSE organisée par Myreseau, au Cescom, le mercredi 13 mars, en partenariat avec Harmonie Mutuelle. Typologies d’absentéisme, leurs conséquences, moyens à mettre en œuvre afin d’endiguer le phénomène : Philippe Beyrle, responsable Territoire Lorraine chez Harmonie Mutuelle, Laurent Lormier, consultant RH et Sandra Getto, chargée de prévention animeront cette session et apporteront de précieuses et éclairantes réponses aux participants. Début de la matinale à 8 h 30 (durée 90 minutes, accueil dès 8 h). Renseignements et inscription avant le 12 mars, participation gratuite : https://www.billetweb.fr/masterclass-enjeux-rse4.