Ateliers Foslin : un savoir-faire méconnu mais essentiel

Plaques gravées, autocollants, tampons. Le travail des Ateliers Foslin fait partie de nos vie personnelles et professionnelles sans même que nous nous en rendions compte. Rencontre avec son dirigeant afin d’en apprendre plus.

Benjamin Lebreux est à la tête des Ateliers Foslin depuis 2011. ©Marie Boullenger.
Benjamin Lebreux est à la tête des Ateliers Foslin depuis 2011. ©Marie Boullenger.

D’où viennent ces plaques gravées au nom de votre médecin ou de votre notaire ? Qui a gravé le trophée de meilleur employé du mois qui trône sur votre buffet ? Qui fournit les autocollants et les plaques dans le train que vous prenez pour revenir de vacances ? Ces questions, peu de personnes se les sont posées, pourtant, tous ces objets n’apparaissent pas comme par magie devant nous. Il faut quelqu’un pour les fabriquer. Et ce quelqu’un se nomme «Ateliers Foslin». Implantée à Marly, près de Valenciennes, la société est dirigée depuis 2011 par Benjamin Lebreux. Ce dernier a racheté une entreprise historique de la région.

Des production variées

En 60 années d’existence, les Ateliers Foslin ont fait évoluer leur savoir-faire, comme l’explique Benjamin Lebreux : «Le métier originel de Foslin, c’est la gravure, qui, avant Monsieur Foslin, l’ancien propriétaire, s’appliquait surtout sur la bijouterie. C’est également lui qui a basculé les process de gravure vers la signalétique et la gravure industrielle». Ces deux process font désormais partie intégrante du travail des Ateliers Foslin. Mais ce ne sont pas les seuls. En effet, les productions sont diverses. On retrouve aussi bien le domaine de la signalétique, tel que la panneautique par exemple, la gravure, la signalétique autocollante, comme sur les batteries de voiture, ou encore l’étiquetage technique.

La gravure est l'une des productions essentielles des Ateliers Foslin.

Sur ce point, le marché le plus important de la société valenciennoise reste «le ferroviaire». «Sur un train, vous avez deux grandes catégories de signalétique», souligne le dirigeant. «Il y a ce que les gens voient, soit en extérieur de train, comme les informations de sécurité, et en intérieur avec les interdictions de fumer ou autres indications de ce type par exemple. Ensuite, vous avez toute la partie technique gravée que les voyageurs ne voient pas. C’est tout ce qui va signaliser les réseaux électriques du train, donc là, c’est de la plaque gravée qu’on va retrouver partout dans les coffrages, dans les armoires, il y en a des milliers».

Une présence au niveau international

L’un des acteurs principaux est Alstom, mastodonte du secteur des transports au niveau international, avec un chiffre d’affaires de 17,5 milliards d’euros en 2023/2024. Le groupe dispose de plusieurs sites à travers le monde, est les Ateliers Foslin sont amenés à «livrer de la plaque gravée ou de la signalétique sur les sites Alstom français, mais aussi ailleurs en Pologne, à Pilsen en République Tchèque et un peu en Allemagne et en Belgique. On travaille également sur le métro du Caire, en Égypte». 

L’entreprise s’internationalise donc petit à petit, avec un taux d’exportation de 10% en 2023. La croissance de l’entreprise est aux alentours de 10 à 15% chaque année, mais le dirigeant ne souhaite pas forcément la voir augmenter de façon trop importante, au risque de ne pas être capable de la maîtriser. Car l’entreprise n’a pas oublié les difficultés qu’elle a dû gérer en 2017 et 2018, suite à une baisse d’activité dans le ferroviaire, qui reste l’un des principaux clients des Ateliers Foslin. 

Avec un chiffre d’affaires d’un peu plus d’un million d’euros au 1er septembre 2014, l’entreprise pourrait avoir la tentation de grandir rapidement, mais ce n’est pas la volonté de Benjamin Lebreux. «Je ne veux pas croître trop vite et perdre notre spécificité et notre réactivité. L’objectif n’est pas de devenir une boite de 50 personnes dans cinq ans», souligne-t-il.