ATEK conseil : un bâtiment dédié à former les traqueurs d’amiante
La société ATEK conseil vient de dépenser 100 000 euros pour construire un bâtiment certifié à Verquigneul. L’objectif ? Former les ouvriers et les artisans à se protéger de l’amiante dans les mêmes conditions que sur un chantier.
Même si elle est interdite en France depuis 1997 dans le BTP, l’amiante est omniprésente. Durant des décennies, cette roche, dont on connaît aujourd'hui les dangers, a été utilisée tous azimuts et sous toutes les formes dans le secteur de la construction. «On l’appelait l’or blanc», raconte Mathieu Wolff, président d’ATEK conseil, une société basée à Verquigneul et en Normandie, qu’il a rachetée en 2019 avec son oncle.
ATEK conseil, comme 40 autres centres en France, est donc certifiée pour former des désamianteurs. «On forme aussi des électriciens, des plombiers, des chauffagistes», ajoute Mathieu Wolff, titulaire d’un master en prévention et à la tête de 18 salariés. «Si vous avez un mur vêtu d’un enduit amianté chez vous et que le plombier ou l’électricien doit percer, il doit absolument être formé par un centre comme le nôtre.»
«Le nombre de morts continue d’augmenter»
Quoique obligatoire, la formation est loin d’être suivie par tous les pros du bâtiment. Et pourtant l’enjeu est de taille. «Le nombre de malades et de morts chez les désamianteurs diminue, assure Mathieu Wolff. En revanche, dans le second œuvre, le chauffagiste, le plombier, l’électricien, ça continue d’augmenter.» Les bricoleurs du dimanche doivent aussi se renseigner car l’amiante se cache partout, et pas seulement dans la toiture ou la chaufferie...
ATEK conseil a donc investi 100 000 euros pour construire un bâtiment à Verquigneul, dans lequel les professionnels sont formés en situation grandeur nature. «On leur apprend ce qu’est l’amiante et en quoi c’est dangereux, la réglementation, comment se protéger et protéger l’entourage.» La société nordiste est accréditée par le Comité français d’accréditation (COFRAC). Mais ATEK conseil intervient aussi dans trois autres domaines.
Mesurer l’air et adapter l’équipement
«On a une activité de mesure d’air, détaille encore Maxime Wolff. On effectue des mesures en périphérie des chantiers de désamiantage pour vérifier que les fibres restent bien contenues dans la zone de travail.» Cela concerne aussi la protection du travailleur : «On fait des mesures d’air sur les travailleurs pour vérifier que les équipements de protection individuelle (EPI) sont bien adaptés.» Enfin, ATEK conseil fait du diagnostic - «on localise l’amiante et son degré de dégradation dans un bâtiment et on remet une cartographie au propriétaire» - et du conseil et de l’ingénierie, «lorsque la SNCF refait une gare par exemple»...
Comment détecte-t-on l’amiante ? «En labo et au microscope», répond Mathieu Wolff. Dès lors, les protections doivent être adaptées «selon l’empoussièrement : ça va du simple aspirateur haute efficacité jusqu’au masque avec oxygénation externe, en passant par le masque P3». Reste qu’en cas de doute, il vaut mieux contacter un centre certifié.