AstraZeneca investit 138 millions d’euros à Dunkerque

Dominique Bretaudeau, directeur du site dunkerquois AstraZeneca, vient d’annoncer un investissement de 138 millions d’euros sur deux ans, dédié à la fabrication du Symbicort, un aérosol contre l’asthme, déjà produit à 22 millions d’unités par an. Dunkerque se met en ordre de marche pour répondre à la demande croissante de ce médicament et veut devenir un centre d’excellence et d’expertise dans le domaine respiratoire et dans la fabrication des aérosols. Un profil atypique dans le contexte ambiant, qui en fait un acteur économique majeur

Ligne de fabrication du Symbicort à Dunkerque.
Ligne de fabrication du Symbicort à Dunkerque.
Ligne de fabrication du Symbicort à Dunkerque.

Ligne de fabrication du Symbicort à Dunkerque.

Le groupe pharmaceutique anglo-suédois AstraZeneca (26 milliards d’euros de chiffre d’affaires, 50 000 collaborateurs dans le monde), spécialisé dans la fabrication d’inhalateurs et d’aérosols pour le traitement de l’asthme, prouve par cet investissement la confiance qu’il met dans son site dunkerquois qui emploie 442 personnes et réalise un chiffre d’affaires de 1,2 million d’euros, dont 99% à l’export. Dunkerque est le troisième plus gros site du groupe après la Suède (3 500 collaborateurs) et Manchester (900 personnes). Deux produits de traitement contre l’asthme sont actuellement fabriqués sur le site : le Bricanyl Turbuhaler, une poudre sèche, et le Symbicort, un aérosol. Le premier est principalement destiné au marché français, le second est exporté à 90% vers les Etats-Unis. Les volumes du Symbicort ont doublé en cinq ans, montrant de fait la progression inquiétante de cette maladie chronique. “Il y aurait actuellement 235 millions de personnes qui souffriraient d’asthme dans le monde, un nombre qui devrait presque doubler d’ici une dizaine d’années, explique Dominique Bretaudeau. Avec les personnes affectées par la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) en augmentation constante, ce chiffre pourrait atteindre les 600 millions de personnes.”

Programme Everest. Ce programme d’investissement baptisé “Everest”, sur lequel travaillent depuis près de deux ans les équipes dunkerquoises, vise à accroître le volume de production du Symbicort pour lui permettre de conquérir de nouveaux marchés en Europe et en Asie du Pacifique. La première tranche des travaux concerne un nouveau centre de stockage qui verra son volume multiplié par deux, soit 30 000 m³, une nouvelle ligne d’assemblagepackaging qui sera opérationnelle en fin d’année et une nouvelle ligne de formulation prête pour 2017. Les trois laboratoires d’analyses seront regroupés en un seul et même bâtiment et un quatrième sera créé. La complexité sera, pour les équipes dunkerquoises, de construire tout en continuant de produire. “Nous allons minimiser au maximum les arrêts de production”, souligne le directeur. Mais les investissements ne s’arrêtent pas à ce seul médicament. Les lignes de production permettront d’en lancer un nouveau dès juillet aux États-Unis, dédié au traitement de la broncho-pneumopathie chronique obstructive. Dans le même temps, les équipes en recherche et développement seraient sur le point de rendre opérationnels d’ici quelques semaines de nouveaux dispositifs d’inhalation. “Nous voulons faire de Dunkerque un centre d’excellence dans le domaine respiratoire et un domaine d’expertise pour les aérosols”, confirme Dominique Bretaudeau.

AstraZeneca, acteur économique majeur. Le site dunkerquois apparaît comme un acteur économique atypique dans le contexte ambiant. Plus de 100 personnes ont été recrutées ces deux dernières années, d’autres devraient l’être dans les prochains mois, les investissements sont en progression constante, et Dunkerque pourrait devenir “le” centre d’expertise européen, voire mondial, dans le domaine des aérosols contre l’asthme. “Ce n’est que du bonheur, concède Dominique Bretaudeau. C’est un projet d’entreprise fabuleux, mené avec toutes les équipes de l’entreprise. C’est un site consolidé, un atout majeur pour le personnel.”