Assemblée plénière prestige du CJD de Saint-Omer
Ils ont le même nom patronymique. Une simple apostrophe les différencie. Le 19 mai dernier, Franck D’Halluin, le président de la toute jeune section audomaroise du CJD, accueillait Cédric Dhalluin, le responsable Nord-Pas-de-Calais du Centre des Jeunes Dirigeants. Auprès d’eux un aréopage de responsables sportifs pour répondre à cette questionthème : “l’entrepreneur, un sportif de haut niveau ?”.
Francis Luyce, Béatrice Barbusse, Laurent Barbiéri, Cyril Baqué… Devant une assemblée de 200 invités, occupant les gradins de la salle de l’AMGA, sept personnalités du sport se sont succédé. Trois responsables locaux : Daniel Pecqueur, président de la ligue 59/62 de football, Hugues Persyn, patron de la distillerie de Houlle (genièvre) et ancien champion en sport hippique, et Michel Balle, président de l’ASCAI et un des promoteurs des futurs Jeux nationaux du sport d’entreprise 2012. Quatre invités illustres avaient répondu à l’invitation des organisateurs : Béatrice Barbusse, présidente du club de handball de l’US Ivry, Laurent Barbiéri, entraîneur de l’équipe de France de gymnastique, détaché à Arques pour l’accueil des délégations étrangères, Cyril Baqué, un Girondin psychologue et coach des sportifs et des entrepreneurs, et Francis Luyce, le président de Fédération française de natation depuis près de 20 ans, et régional de l’étape.
Quelques échos des débats. Il est illusoire de résumer en quelques lignes la quintessence des interventions. Béatrice Barbusse insiste sur l’alchimie délicate du groupe, en “sport co” : un jour performant, un autre jour décevant. Combative et terriblement investie, elle avoue préférer se perdre dans sa passion que perdre sa passion. Elle cite Annie Courtade, chef d’entreprise et présidente de l’AS Cannes, qui trouve plus difficile de diriger son club que sa société en raison des aléas financiers qu’elle ne maîtrise pas.
Francis Luyce a le verbe haut et l’humour ravageur. Lui qui a brillé à Tokyo (1964) et Mexico (1968) fait part d’une rencontre récente avec Roselyne Bachelot et Bernard Amsalem, président de la Fédération française d’athlétisme. Il met les rieurs de son côté en évoquant le pari absurde avec son collègue de l’athlétisme sur le nombre de médailles escomptées à Londres. S’il le perd, il fait Londres-Paris à pied (via le tunnel) ; si Bernard Absallem perd, il traverse la Manche à la nage… mais on n’est pas sûr qu’il sache nager !
laurent Barbiéri (sol et saut à Los Angeles 1988) met en exergue les vertus de la gymnastique de haut niveau : travail, humilité, abnégation. Il rappelle les dates charnières, dont Moscou 1998, qui ont illuminé la gymnastique française, devenue une des meilleures de la planète, et surtout Athènes 2004 et la médaille d’Or d’Emilie Lepennec.
Béatrice, Francis et Laurent sont les dignes représentants de trois sports où, pendant des décennies, les sélections françaises furent laminées par les pays de l’Est, d’Extrême- Orient ou d’ailleurs, et qui brillent maintenant au firmament de l’olympisme. C’est réjouissant notamment pour la natation et la gymnastique qui sont, avec l’athlétisme, les premiers sports olympiques par excellence.
Le football et les autres sports. Tous les aspects du sport de niveau sont abordés par la noria des entrepreneurs présents dans la tribune. L’argent, la formation, le dopage, les médias, la publicité… : tout passe au crible. L’actualité du foot également : le duel Duchaussoy-Le Graë, l’affaire des quotas, celle de la grève en Afrique du Sud. La professionnalisation récente de certaines disciplines (rugby, handball…) et la starisation de champions et de certains coachs (Manaudou, Lucas…) ont bouleversé les règles du jeu. Les budgets explosent, la morale aussi parfois. Hugues Persyn déplore qu’on soit passé d’une société de confiance (jadis, on formait patiemment le couple cheval-cavalier) à une société de puissance (désormais, on achète à prix d’or les montures performantes).
Cependant, au-delà de certaines déviances, les athlètes témoignent du bonheur d’avoir parcouru le monde, d’avoir rencontré des gens d’exception, d’avoir connu les joies de la victoire et les souffrances de l’échec, d’avoir rêvé… “Le rêve est le commencement du désir” selon le mot de Francis Luyce. Le CJD de Saint-Omer a parfaitement réussi ce rendez-vous de prestige.