Territoires

Ascometal : «Nous nous sentons trahis »

«L’Etat se doit de confirmer et formaliser ses engagements à court terme !» C’est la voix commune des élus locaux, Julien Freyburger, Valérie Romilly et Rémy Sadocco, quant au dossier de reprise d’Ascometal, à Hagondange. Lequel prend des allures de mauvais feuilleton. Les élus interpellent le Premier ministre sur ce sujet vital pour le territoire. 

La potentielle reprise d'Ascometal n'en finit pas de rebondir. © Ascometal
La potentielle reprise d'Ascometal n'en finit pas de rebondir. © Ascometal

La déception est à la mesure des espoirs entrevus dans la reprise du site Ascometal d’Hagondange. La Chambre commerciale du tribunal de Strasbourg avait en effet prolongé sa période d’observation jusqu’au 28 juin relativement aux offres de reprise de cette entreprise spécialiste d’aciers spéciaux, en redressement judiciaire depuis fin mars. La 3e fois en dix ans qu’elle est confrontée à cette situation. La date limite de dépôt de nouvelles offres ou la possibilité de compléter celles déjà exprimées avait été fixée au 12 juin. La Communauté de communes Rives de Moselle proposait de son côté un apport de 15 M€ au capital d’Ascometal. Très investis naturellement dans ce dossier, Julien Freyburger, président de Rives de Moselle, 1er vice-président du conseil départemental et maire de Maizières-lès-Metz, Valérie Romilly, vice-présidente de Rives de Moselle, vice-président du conseil départemental et maire de Hagondange, Rémy Sadocco, vice-président de Rives de Moselle, conseil régional et maire de Mondelange, expriment leur désarroi dans un courrier adressé au Premier ministre, après un rebondissement au goût amer :

«Nous venons d’apprendre que le groupe Venete n’a pas déposé de nouvelle offre de reprise auprès de la Chambre commerciale du tribunal de Strasbourg. Nous venons surtout d’apprendre que les engagements de l’État que les services du CIRI nous ont exposés le 12 juin, n’auraient pas été formalisés auprès du groupe, ce qui conduirait celui-ci à ne pas plaider le dossier à la barre du tribunal.

Nous vous avons fait confiance pour établir le bon niveau de discussions avec le groupe. Nous nous sentons aujourd’hui trahis.

Pour autant, formellement dans le cadre de la procédure, une offre a bien été déposée. Il faut s’appuyer sur celle-ci, qui, on le partage tous, est le meilleur projet industriel. L’État se doit de confirmer et formaliser ses engagements à court terme (accord de 7 M€ avec Swiss Steel, prêt public de 10 M€, garantie d’emprunt aux projets stratégiques) et moyen terme (participation de la BPI au capital de la société à créer pour la reprise dans le cadre d’accord de gouvernance et de participation à définir avec la Caisse des dépôts italiens). Nous réitérons notre demande de rencontre, telle que sollicitée dans notre précédente missive, puisque celle-ci est restée sans suite. »