Artisanat : l’autofinancement préféré au prêt bancaire

 Les entreprises artisanales ne recourent pas suffisamment aux prêts bancaires pour financer leurs investissements. C’est ce que révèle une étude réalisée par l’Institut supérieur des métiers, en partenariat avec la Direction générale de la compétitivité, de l’industrie et des services (DGCIS), sur les pratiques de financement des entreprises artisanales. De fait, l’an dernier, seuls 19% des entreprises interrogées ont eu recours au prêt bancaire pour financer leurs investissements. L’an dernier, si 72% des entreprises artisanales ont maintenu une situation financière plutôt saine, les investissements sont en berne : 30% des chefs d’entreprise déclarent avoir reporté des projets d’investissement.

Pour les 42% d’entreprises ayant investi entre juillet 2012 et 2013, l’autofinancement intégral a été  privilégié par 27% d’entre elles. Cette préférence donnée à l’autofinancement et ce comportement frileux vis-à-vis des banques s’expliquent par plusieurs facteurs : une réticence  des chefs d’entreprises artisanales face à l’endettement, des investissements peu anticipés, de montants parfois faibles mais répétés, pour  lesquels l’introduction d’une demande de prêt sera jugée trop longue, compliquée. Voire la crainte, pour les entreprises les plus en difficulté, d’un refus ou de demandes de garanties.

En définitive, le recours au prêt bancaire n’a concerné que 19% des entreprises et le taux de refus est resté faible (8% des demandes de prêts ont essuyé un refus complet, 3% un refus partiel).

Pour les besoins de trésorerie, l’étude met également en lumière une mobilisation systématique du découvert bancaire (par un tiers des entreprises) plutôt qu’au prêt bancaire court terme qui n’a concerné que 3% des entreprises.

En conclusion, les auteurs de l’étude indiquent que les freins au développement des entreprises artisanales ne résident pas tant actuellement dans un rationnement des financements bancaires que dans une absence de connexion entre les besoins des entreprises et l’offre de financements.

Cette étude a été réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 1 400 entreprises artisanales de moins de 20 salariés et de plus de trois ans.

 Plus de détails sur l’étude «Pratiques et besoins de fi­nancement des entreprises artisanales» à l’adresse infometiers.org/ISM/Media/Files/Etudes/Synthese-des-resultats-de-l-etude-Pratiques-et-besoins-de-financement-de-l-entreprise.