Art verrier : Angèle Paris, un chemin de passion

Angèle Paris souhaite développer un écosystème autour du patrimoine vivant.
Angèle Paris souhaite développer un écosystème autour du patrimoine vivant.

Artisan créateur, Angèle Paris s’est construit un parcours atypique dans son corps de métier. Tant dans sa philosophie véhiculée que par ses réalisations. Avec elle, rien n’est jamais figé. Avec caractère, elle aime donner un sens à son travail. Et nourrit plusieurs projets pour faire vivre l’art verrier dans la campagne du sud-toulois. Rencontre.

«Je n’aime pas la facilité et je suis fascinée par la lumière», sourit Angèle Paris. Installée dans une grande bâtisse dédiée à l’artisanat d’art, à Favières, elle a trouvé dans cette campagne du sud-toulois l’atmosphère enveloppée de calme pour nourrir son esprit fertile en idées créatrices. Le monde de l’artisanat, elle en est imprégnée depuis longtemps, son père étant fraiseur. Elle a pu là observer la précision du geste, le goût du travail bien fait. Après une licence arts plastiques puis un DMA, elle sort en 2013 diplômée compagnon verrier européen au Centre européen et de formation aux arts verriers de Vannes-le-Châtel. Elle découvre différentes méthodes de soufflage du verre dans des ateliers en France, en Angleterre et au Canada. «Ce furent des expériences riches humainement et de savoir-faire», assure-t-elle. Via le Cerfav, au terme d’un an de formation en création d’entreprise, elle lance à Favières, avec quatre autres femmes dont le verre est devenu le métier, une coopérative au sein de laquelle elles mutualisent un équipement spécialisé autour du vitrail. L’aventure Kaleidosco durera quatre années, récompensée de plusieurs prix. Puis, les aléas la vie mèneront les unes et les autres vers d’autres horizons. Angèle Paris reste finalement en solo à Favières. Pas de quoi atténuer la motivation de cette battante. De ce hangar devenu endroit fonctionnel, elle a fait son lieu de réflexion. Angèle Paris a beaucoup phosphoré ces derniers mois. Sur la conception de son métier, sur le futur. Son activité de créatrice se poursuit pour les particuliers, les hôtels et restaurants, les designers et architectes….

Des métiers d’art et rares

Elle développe des objets du quotidien en verre s’articulant autour de collections. Ses pièces, elle les imagine telles des histoires se déroulant au fil des saisons. En scrutant son univers, on devine des accents de poésie, des paysages narratifs. Angèle Paris marie soufflage du verre, travail au chalumeau, pâte de verre, peinture sur verre, photographie, sérigraphie, gravure. Cela donne une galaxie légère et sensible. Elle voit au-delà de sa propre activité : «Mon idée est de recréer un nouveau collectif d’artisans d’art en élargissant les domaines, autour des métiers rares : ébénisterie, céramique, marqueterie de paille. Ces artisans auraient vocation à venir exercer à Favières.» Son initiative, bien pensée, répond à un double souhait : faire du tiers-lieu de Favières un endroit de vie et profiter de cette exposition de professionnels pour favoriser l’animation du village, via les journées européennes du patrimoine ou celle des métiers d’art. En somme, générer tout un écosystème au travers de ce patrimoine vivant, marqueur fort du territoire, en termes d’attractivité et de tourisme. Angèle Paris s’est trouvée une alliée dans son cheminement : Charlotte Betting, rencontrée au Cerfav. Les deux verrières travaillent actuellement ensemble sur les vitraux d’une chapelle en Bourgogne. Angèle Paris continue son chemin et invite dans son sillage quiconque veut partir à la découverte du saisissant monde du verre. Elle en demeure une guide avisée et passionnée.

Les créations de l’atelier d’Angèle Paris

Outre à l’adresse de son atelier à Favières, 1 rue des Potiers, on peut retrouver son travail sur les réseaux sociaux, où elle est active, et via son site web : www.angeleparis.com, www.instagram.com/angeleparis/ et www.facebook.com/angele.paris.1/.