Armatis renforce son implantation à Calais

La négociation a trouvé son aboutissement au MAPIC de Cannes : Denis Akriche, PDG d'Armatis, Natacha Bouchart, sénatrice-maire de Calais, et Didier Caudard-Breille, promoteur, ont annoncé de concert la construction d'un bâtiment qui abritera à partir de 2015 les activités calaisiennes d'Armatis.

Sur le stand de Calais, au MAPIC de Cannes, au moment de la signature. De G. à D. : Mme Natacha Bouchart, sénateur-maire de Calais, MM. Denis Akriche, P.-D. G. d'Armatis et Didier Caudard-Breille, président de DCB.
Sur le stand de Calais, au MAPIC de Cannes, au moment de la signature. De G. à D. : Mme Natacha Bouchart, sénateur-maire de Calais, MM. Denis Akriche, P.-D. G. d'Armatis et Didier Caudard-Breille, président de DCB.
D.R.

Sur le stand de Calais, au MAPIC de Cannes, au moment de la signature. De gauche à droite : Natacha Bouchart, sénatrice-maire de Calais, Denis Akriche, PDG d'Armatis, et Didier Caudard-Breille, président de DCB.

Armatis est l’un des majors de la profession de la relation clientèle par téléphone en France. Ses clients s’appellent Orange, SFR, Bouygues, EDF, GDF-Suez ou encore Canal +. Le groupe emploie 6 000 personnes, dont 5 500 en France. Un groupe né dans la région parisienne mais qui a pris sa véritable dimension en 2003 lorsque son PDG, Denis Akriche, saisit les opportunités de se développer en province. A commencer par Calais : c’est l’époque où le groupe Danone veut se séparer de l’usine Lu locale. Armatis investit une partie des lieux et crée un centre d’appels qui monte vite en puissance en employant plusieurs centaines de personnes.

Evolution de la notion de capacité du bassin d’emploi… Voici dix ans, Denis Akriche avait des idées bien arrêtées sur la capacité d’un bassin d’emploi à répondre à ses offres. Il estimait qu’au-delà de 300, voire 400 personnes au plus, il ne trouverait plus personne qui ait soit la capacité, soit l’envie de travailler chez Armatis. C’est d’ailleurs au nom de cette théorie que quelques mois après son implantation calaisienne, le succès aidant, il a ouvert un autre centre à Boulogne-sur-Mer. Dix ans après, on constate que l’effectif de l’établissement calaisien est de 650 personnes (dont 550 CDI, même s’ils ne concernent pas tous un temps plein) et que le projet lancé à Cannes va provoquer, à terme, la création de 350 emplois pour porter cet effectif à 1 000 personnes ! Placé devant le rappel de ses déclarations passées, Denis Akriche résume philosophiquement : «Disons que nous avions sous-estimé la capacité du bassin de Calais. Et puis Calais a une bonne force d’attraction sur les bassins voisins. Beaucoup de gens de Gravelines, par exemple, viennent à Calais et même au-delà.»

Sur la zone Marcel-Doret. L’avenir calaisien d’Armatis se jouera donc dans la zone Marcel-Doret. Denis Akriche, estimant que son entreprise n’a pas vocation à construire des bâtiments, a fait appel au groupe DCB (du nom de son président Denis Caudard-Breille) pour construire le futur immeuble. Sis sur une parcelle de 7 700 m², celui-ci présentera une surface de 4 200 m². DCB investira 7 millions d’euros et Armatis, qui se chargera elle-même des aménagements intérieurs, dépensera entre 2 et 3 millions d’euros. Les parties signeront un bail de douze ans. Ce projet bénéficiera d’une subvention de 700 000 euros, venue du ministère de Cécile Duflot, qui est aussi celui de «l’Egalité des territoires». Il comprendra 500 postes de travail, ce qui, compte tenu de l’amplitude horaire d’ouverture du centre, sera suffisant pour faire travailler les 1 000 personnes envisagées.   

Quid du quai de la Gendarmerie ? L’annonce de cette implantation ne règle pas (encore) le destin de l’actuel centre d’appels situé en pleine ville, quai de la Gendarmerie. Philippe Marcotte, le promoteur «historique» d’Armatis dans le Pas-de-Calais s’est démené comme un beau diable pour continuer d’accompagner Denis Akriche : les solutions proposées, les 4B et une implantation sur l’emprise de la SNCF, ont été retoquées. A l’amertume du choix de DCB de préférence à lui, Philippe Marcotte ajoute la colère de voir son site bientôt délaissé. M. Akriche apporte son éclairage : «Nous avions un bail de neuf ans que nous avons porté à douze. Je n’ai rien contre sa prolongation sous condition que M. Marcotte reconditionne le bâtiment. C’est sur ce reconditionnement que nous achoppons pour l’instant. Ce désaccord est surprenant car nous sommes un locataire fiable qui a toujours payé rubis sur l’ongle. Je lis dans la presse que M. Marcotte est fâché, mais moi je ne le suis pas ! Le bail expire le 31 août 2015. D’ici là, il a toujours matière à discuter.» Une chose est sûre : avec un ou deux centre(s), l’histoire commune d’Armatis et de Calais n’est pas prête à s’arrêter !