Arjowiggings s'oriente vers une vente ou une fermeture...
Depuis plusieurs années, la site papetier audomarois d'Arjowiggings perd de l'argent. La direction cherche un repreneur alors que monte l’inquiétude des 307 salariés du site. Une négociation avec un intéressé est en cours. Le point avec la visite de Pascal Lebard, PDG du groupe Sequana.
Il est venu faire face aux salariés et essayer de nouer un lien avec les organisations syndicales − qui n’ont pas participé aux réunions relatives au lancement du PSE − pour avancer dans le calendrier de retrait définitif du groupe. «Nous avons lancé la consultation en avril dernier et avons fait des propositions aux représentants des salariés. Sept mois après, nous estimons avoir été corrects. Nous devons avancer. Nous laissons le site pour 1 euro et mettons plusieurs dizaines de millions pour le PSE», argumente Pascal Lebard, PDG du groupe Sequana, propriétaire du site de Wizernes, au côté d’Agnès Roger, directrice générale de la branche graphique du groupe, en fonction opérationnelle sur le site. «La procédure est lancée, nous ne pouvons pas attendre éternellement», ajoute-t-elle. «On perd du cash tous les mois. C’est simple, notre marché disparaît (papier couché et de commodité). On ne peut pas rester ainsi», appuie Pascal Lebard. Volumineuse mais sans grande valeur ajoutée dans un marché qui se spécialise, la production de papiers couché et de commodité recule en effet tous les ans de 5 à 8%. «A Wizernes, on produit 140 000 tonnes de papier couché par an. Et tous les ans en Europe, c’est 2 millions de tonnes de production qui disparaissent», analyse Agnès Roger. La communauté d’agglomération de Saint-Omer (CASO) a pourtant payé une étude qui conclut à la viabilité du site de Wizernes si des investissements (de l’ordre de 2 millions d’euros) étaient réalisés, afin de toucher les marchés du papier recyclé et de l’emballage de luxe.
Des dettes réduites. Le groupe de tête d’Arjowiggings était dans une situation inconfortable au point de devoir procéder à une double augmentation de capital de 70 millions d’euros et 80 millions d’euros. En sus, les banques qui le finançaient ont dû se résoudre à une série d’abandons de créance de 365 millions d’euros… Restent 125 millions d’euros de dettes, «qui correspondent mieux à la taille de notre groupe» plaide Pascal Lebard. Sequana a récemment fait passer un PSE à Charavines, un site conservé par la groupe mais réduit. D’après certaines sources, un ancien cadre du site (François Vessière, 57 ans, ex-cadre chez le concurrent Condat) procéderait à un tour de table appuyé par un groupe finlandais. «On fera tout pour qu’un repreneur parvienne au bout et conserve un maximum d’emplois. Mais c’est à lui de calibrer ses besoins en termes de personnel», fait savoir Pascal Lebard. D’ici le printemps prochain, le repreneur sera confirmé… ou non. En juin 2015, les lettres de licenciement commenceront à être envoyées et le site d’Arjowigging cessera de produire.