Ardan : essai transformé à Etain
Action régionale pour le développement d’activité nouvelle (Ardan) fête ses 25 ans. En 2012, Noël Beaufort a bénéficié de ce dispositif qui lui a permis de recruter, plus facilement, son bras droit. Retour sur une réussite programmée.
Installé à Etain dans son atelier spécialisé dans la création graphique et l’impression numérique, Noël Beaufort a souhaité en 2011 investir dans une nouvelle machine et recruter une personne, qui se chargerait de la création d’un site d’e-commerce pour élargir son portefeuille clients. Philippe Daumas, le responsable de l’antenne verdunoise de la Chambre de métiers et de l’artisanat (CMA) a immédiatement pensé au dispositif Ardan. Et pour cause, cette action régionale «vise à accompagner les entreprises de petite taille souhaitant se renforcer en recrutant un demandeur d’emploi sur une activité nouvelle», confie Guy Keckhut, le directeur adjoint du Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), porteur du dispositif. Au cours du premier semestre 2012, Nathalie Pothier a donc intégré l’entreprise en tant que stagiaire de la formation professionnelle. Pendant six mois, elle s’est formée en suivant plusieurs modules autour de l’acquisition de compétences et de la gestion du projet. Elle s’est chargée en parallèle de mettre en ligne la solution d’e-commerce. «C’est la personne qu’il me fallait. Elle est mon bras droit qui se charge des clients, des créations sur le site de vente en ligne mais aussi du relationnel », se réjouit le chef d’entreprise meusien. Sans Ardan, il aurait de toute façon recruté, mais il avoue que ce dispositif lui a fait gagner du temps, réaliser de précieuses économies mais lui a permis avant tout de recruter une salariée formée. «Dans ce dossier, l’avantage est que le stagiaire était identifié par le dirigeant, ce qui n’est pas toujours le cas», explique Philippe Daumas.
170 opérations Ardan en 2013
En 2012, la Chambre de métiers a orienté six entreprises vers le dispositif Ardan. Cette année, elles sont déjà quatre à avoir choisi cet outil de développement. En Lorraine, 170 opérations seront cofinancées par la Région et les entreprises en 2013. Pour l’atelier Beaufort, l’année 2012 a été particulièrement chargée avec un carnet de commandes bien rempli et des résultats excédentaires. «Le site d’e-commerce est clairement un plus. Si l’entreprise veut évoluer avec les nouvelles technologies, on ne peut par faire sans la vente en ligne», précise d’ailleurs Noël Beaufort. Fort de ce succès, l’artisan a prévu de déménager pour doubler sa superficie. «On ne peut plus faire rentrer une machine dans notre atelier, devenu trop petit. Notre projet devrait aboutir d’ici la fin de l’année», ajoute le dirigeant, qui souhaite rester prudent. Il est vrai que le début d’année a été marqué par une forte baisse d’activité, qui est repartie à la hausse au printemps. L’entreprise devrait investir près de 400 000 euros HT dans une parcelle de six cents mètres carrés, lui permettant de mieux gérer ses stocks et de limiter ses déplacements. Mais avant de lancer ce nouveau projet, il faudra changer de statut, signe de croissance pour cette petite structure, qui s’est fait un nom dans la création graphique, l’impression numérique sur tous supports, la conception et la pose d’habillage de façades. De passage dans son atelier pour une visite, Guy Keckhut lui a également rappelé qu’il pourrait bénéficier d’un nouvel accompagnement Ardan s’il souhaite recruter une personne sur une fonction nouvelle. La seule condition est d’attendre une année entre deux opérations.