Sur le site pilote de Dunkerque

ArcelorMittal : le plus grand réseau 4G/5G industriel est opérationnel

Lancée en 2021, l’expérimentation de réseau 4G/5G privé dans un environnement industriel est désormais opérationnelle sur le site de Dunkerque d’ArcelorMittal. Le sidérurgiste a présenté récemment plusieurs utilisations de mobilité dans la conduite d’opérations de maintenance et de sécurité au «train continu à chaud» ou encore dans la gestion du parc à ferraille.

Le parc à ferraille du site de Dunkerque peut désormais être géré par un opérateur mobile. Photo : ArcelorMittal
Le parc à ferraille du site de Dunkerque peut désormais être géré par un opérateur mobile. Photo : ArcelorMittal

Jusqu’à ce qu’il y a encore peu, il existait de nombreuses « zones blanches » sur le site d’ArcelorMittal de Dunkerque où aucune connexion internet n’était possible. C’est désormais une époque révolue grâce à l’installation d’un réseau 4G/5G privé, le premier de cette dimension dans un environnement industriel en partenariat avec Orange Business Services (l’intégrateur des infrastructures du réseau) et Ericsson, le fournisseur des antennes. Neuf ont été nécessaires pour couvrir les 450 hectares du site. «Notre réseau est dimensionné pour accueillir 50 000 terminaux, principalement des tablettes», se satisfait David Gilger, qui ne souhaite pas révéler le coût de l’équipement mais précise que si le groupe avait opté pour du WIFI et de la fibre, l’investissement aurait été 4 fois plus élevé.

Le papier et le crayon remisés

Le 2 février dernier, le sidérurgiste a organisé une visite pour montrer concrètement des applications possibles de la 4G/5G, toutes  sur le champ de la mobilité. Au «train continu à chaud», par exemple, longue bande de 600 mètres où on lamine l’acier pour en faire des bobines d’un kilomètre de tôles, on a remisé le papier et le crayon. «Sans connexion, nos collaborateurs devaient multiplier les allers-retours entre le bureau et les installations pour remplir les documents nécessaires avant toute intervention de maintenance afin d’assurer la sécurité des personnes. C’était une vraie perte de temps, un risque d’erreur humaine et un coût aussi pour l’entreprise. Une heure d’arrêt sur le train continu à chaud, c’est 35 000 euros», résume David Gilger, directeur de la transformation digitale. Désormais, la consignation (mise à l’arrêt) et déconsignation d’une pièce se fait, en sécurité, sur tablette, sans erreur humaine possible et sans faire des kilomètres. Même chose pour les audits de sécurité indispensables pour vérifier que les collaborateurs respectent les règles. Ils sont saisis directement sur tablette avec une application dédiée sur SAP.

De futurs usages pour la 5G

Autre usage qui participe directement à la décarbonation du site, sujet majeur du moment : La gestion du parc à ferraille, qui vient d’être agrandi, afin de pouvoir répondre à une volonté du groupe à brève échéance : que 25% d’un kilo d’acier soit produit avec de l’acier recyclé. «Dès l’année prochaine, nous pourrons stocker 2 millions de tonnes d’acier usagé en attente de recyclage», commente David Gilger. «Des caméras sur des portiques analysent la composition du chargement de ferraille amené par camion. En cas de litige, il est nécessaire qu’une personne se déplace. Là, encore, grâce à l’utilisation de la tablette, elle va pouvoir remplir un formulaire à distance, et le cas échéant, pouvoir prendre une photo à titre de preuve».

Pour ces usages actuels, le sidérurgiste reconnaît que la seule 4G suffit. Toutefois, il travaille actuellement sur le déploiement de bras robotisés et l’utilisation de trains autonomes (développés par la start-up Otiv). A terme, les lignes de production seront aussi de plus en plus numérisées. C’est à ce moment-là (pas si lointain) qu’ArcelorMittal pourra compter sur la 5G.