Arc International renfloué par l’Etat et un partenaire privé
Arc International, premier groupe mondial des arts de la table, a annoncé, le 1er décembre, la signature d’accords préliminaires de financement. Une levée de fonds qui doit lui permettre de rebondir.
En 2019, 420 millions d’euros (chiffre d’affaires Europe) contre 392 millions en 2020… Une décrue conséquente qui a donné quelques frayeurs à Arc International, deuxième groupe industriel des Hauts-de-France. Depuis la rentrée scolaire, le groupe cherchait de nouveaux financements. Et la situation commençait à devenir tendue pour le géant des arts de la table, avant que des accords préliminaires de financement n'aient finalement été trouvés. C’est le ministère de l’Industrie qui a communiqué sur cet accord lors d’un point presse le 1er décembre. Le «sauvetage» a pris la forme d’un conglomérat de soutiens formés par l’Etat, le conseil régional des Hauts-de-France, la communauté d’agglomération de Saint-Omer et un investisseur privé. Le but : «couvrir durablement les besoins en trésorerie», indique le groupe.
45 M€ pour faire face aux échéances
La cause des difficultés réside dans «l’augmentation des coûts des matières premières et de l’énergie» qui ont fait fondre les marges de la société. En sus, des problèmes de logistique et d’informatique ont fragilisé l’activité du verrier. Autre épée de Damoclès : un cash flow négatif et récurrent. Aussi, l’actionnaire de référence apportera-t-il 16 millions d’euros en fonds propres. L’Etat, lui, renouvellera sa confiance avec un nouveau crédit de 14,7 millions d’euros. La Région et la CAPSO ont versé respectivement 1 million et 300 000 euros tandis qu'un investisseur privé a accordé 13 millions d’euros. En tout, 45 millions d’euros qui doivent permettre à l’entreprise de faire face à ses échéances et également à investir. Enfin, une subvention de 4 millions d’euros dédiée à la décarbonation a également été octroyée par l’Etat dans le cadre du plan de relance.
Subvention, hausse des prix et recrutements
Nicholas Holder, PDG du groupe, a annoncé 60 millions d’euros d'investissements pour 2022, dans les domaines de la sécurité, l’environnement et l’outil de production afin de répondre à une très forte demande des clients. Pour rééquilibrer son compte d’exploitation, l'entreprise augmentera ses prix de 18%. Une hausse «acceptée par nos clients», selon le PDG du groupe. Paradoxalement, l’entreprise fait face à un renouvellement de ses ressources humaines dans un contexte difficile : «On recrute beaucoup vu le nombre des départs à la retraite. Depuis septembre, nous avons lancé les 'mardis du recrutement'. On cherche des personnes essentiellement en production», détaille Sandrine Mièze, chargée de communication chez Arc France.
Depuis sa reprise par le fond états-unien Peak Hill Partners, Arc a bénéficié de plusieurs renflouements ces dernières années : 45,8 millions en 2015 lors de la reprise ; 30 millions en 2019 ; 108 millions en juin dernier afin de solder un emprunt russe (aux intérêts exorbitants). L’accord contracté hier devra être homologué par le tribunal de commerce de Lille avant Noël.