Arc France : accord de financement de 120 millions d'euros
Après plusieurs mois de difficultés, le groupe verrier Arc France, basé à Arques près de Saint-Omer, peut enfin souffler. Le 25 mars, Agnès Pannier-Runacher, la secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie et des Finances, a officialisé un accord de financement de 120 millions d’euros en présence de la direction, des organisations syndicales et des élus. Pour son PDG Tristan Borne, c’est un soulagement : «C’est un bel accord que l’on vient d’obtenir après de longues négociations.» Entamées en janvier dernier, ces dernières se sont soldées par un accord de financement public-privé de l’ordre de 120 millions d’euros. Cet accord doit permettre d’ici deux ans d’atteindre les objectifs fixés par le plan Synergie 2020 : modification du temps de travail, diminution du coût du travail, et des investissement sur le site d’Arques. Le groupe va donc tailler dans ses effectifs t 700 postes vont disparaître dans les prochains mois : «ce sont pour la majorité des personnes qui partent à la retraite. Tous les postes ne seront pas remplacés. Il faut évidemment que le savoir-faire reste chez Arc mais avec un nombre de collaborateurs moins important afin de baisser nos frais de personnel qui représentent 50% du coût de production», indique le PDG.
L’accord trouvé souligne la complexité du dossier. Sur les 120 millions d’euros accordés au groupe, 32 millions viendront de la vente d’une filiale en Espagne et de cash. Le reste, c’est un prêt de 25 millions de la Banque Publique d’Investissement, 30 millions issus de fonds publics (Etat, Région et agglomération), 30 autres millions de la part de l’actionnaire, et 14 millions de dettes locales. Le leader des arts de la table, qui compte actuellement 5 200 employés, estime pouvoir retrouver son indépendance financière d’ici deux ans, et donc pouvoir s’auto-financer à l’avenir. Même si cet accord va permettre au groupe de sortir la tête de l’eau, c’est un soulagement en demi-teinte. «Aller chercher de l’argent public, même si c’est sous la forme d’un prêt, ce n’est jamais satisfaisant car une entreprise doit être capable de se financer de façon autonome . Tout le monde ici a conscience que ce n’est que le début de ce plan et qu’il va falloir atteindre tous les objectifs fixés» souligne le PDG.
L. C.