Aquimer se penche sur les emballages plastiques

Le 20 septembre, le pôle de compétitivité Aquimer a animé un webinaire sur les emballages plastiques dans la filière aquatique. Point sur la réglementation et échanges d’expériences étaient au programme.

La chasse au plastique implique des changements de pratiques dans la filière pêche. © Roman_23203
La chasse au plastique implique des changements de pratiques dans la filière pêche. © Roman_23203

«Il existe une réflexion sur les emballages depuis longtemps, nous avons lancé en 2010 une étude sur la substitution du polystyrène dans la filière», a souligné Thierry Missonnier, directeur du pôle de compétitivité Aquimer, en introduction au webinaire dédié à «L’emballage dans la filière des produits aquatiques», le 20 septembre. «Mais ce sujet a pris une nouvelle dimension avec des évolutions récentes, en partie réglementaires.»

Fonds marins et plastiques

Une référence au cadre réglementaire français qui s’inscrit plus largement dans un cadre européen avec la directive sur les SUP (single-use plastics), initié pour protéger les fonds marins. «La loi française Agec (anti-gaspillage pour une économie circulaire) compte cinq axes dont le premier vise à sortir du plastique jetable et contient des dispositions importantes pour la filière», a rappelé Patrice Dole, du CTCPA (Centre technique de la conservation des produits agricoles). Les mots d’ordre sont : réduction, réutilisation, réemploi, recyclage des emballages plastiques à usage unique.

«La loi prévoit très globalement de tendre vers 100% de recyclage des plastiques d’ici 2025 et la fin de mise sur le marché des emballages plastiques à usage unique d’ici 2040.» Des objectifs intermédiaires sont définis par périodes, c’est le cas du décret 3R qui court sur 2020-2025.

«Il s’agit de répondre à une demande réglementaire, mais ainsi aux consommateurs soucieux de l’environnement. Ce qui risque de poser des problèmes dans notre filière qui a vu, après cette crise Covid, un développement spectaculaire de la vente en libre-service de produits préemballés. Il faut donc conjuguer ces deux tendances», a poursuivi Thierry Missonnier.

Une équation compliquée par la taille des entreprises, souvent des PME confrontées à des contraintes techniques et économiques. «Aujourd’hui, il n’existe pas une solution unique, les entreprises ont un choix à faire en fonction de leurs objectifs. Mais elles doivent aussi s’assurer que cela soit compatible avec les orientations prises collectivement par la filière», a résumé Roméo Malcurt, de l’Ademe. Lequel a également rappelé les dispositifs financiers d’accompagnement, pilotés par l’Ademe pour passer ce cap.

Carton, bagasse et plastiques recyclés

Les échanges d’expériences apparaissent donc essentiels. C’est pourquoi Aquimer a donné la parole à plusieurs intervenants. Une façon concrète de donner un aperçu des stratégies possibles. A l’image des caisses en carton traitées pour la marée et développées par Mondial Navys emballages, basé à Boulogne-sur-Mer : un contenant entièrement recyclable. De son côté, Knauf industrie a mis au point des caisses marées à base de biomasse végétale. Tandis que les barquettes alimentaires proposent un emballage fabriqué avec 30 à 100% de plastiques recyclés. En parallèle, l’entreprise a mis en place sa propre filière de recyclage du PSE (polystyrène expansé).

Autre partage d’expérience avec Auchan qui utilise aujourd’hui dans ses rayons libre-service, poissonnerie et boucherie des barquettes en bagasse, un coproduit de la canne à sucre. Le contenant est recyclable avec les papiers et cartons, il est également "home compostable". Aujourd’hui, l’enseigne travaille avec l’un de ses fournisseurs principaux pour adapter ces barquettes au process de l’un de ses principaux fournisseurs. Autant d’exemples qui illustrent la pluralité des possibilités mais aussi les obstacles à franchir. Dans ce contexte, Aquimer compte poursuivre la réflexion collective au niveau régional. Des groupes de travail devraient voir le jour prochainement.