Après Spyland, «adventure land» ?

 

Le nom de code du projet de parc d’attractions sur lequel travaille depuis plus de deux ans l’agence de développement économique Calais promotion se résume à la ville : Calais Park. L’agence de développement économique change son fusil d’épaule quant au futur parc d’attractions. Hier Spyland était seul en lice : un gigantesque site en trois parties (parc terrestre, aquatique et un musée), bâties en trois phases avec hôtellerie… «Plus de 2 000 emplois directs et indirects» selon Natacha Bouchart, alors en campagne électorale au printemps dernier. Spyland doit mobiliser 452 millions d’investissement. Calais promotion s’entoure de NGE et de GDF Suez pour constituer un fonds de 600 000 euros dédié aux études pour Spyland (article 1 de la convention). Pour ce faire, Calais promotion pioche entre autres dans les fonds de revitalisation d’Eurotunnel et de SNCF développement. La société Noraparc, créée pour l’occasion et présidée alors par Bernard Eliard, inscrit son action dans le cadre d’une convention dédiée au projet Spyland entre l’agence de promotion et ses partenaires (NGE et GDF Suez). Le 30 septembre 2013, Noraparc visite le Virval avec des constructeurs américains et des architectes.

 

Projet et péripéties… D’après nos sources, le prix du mètre carré a été évalué à 12 euros. Après négociations, il a finalement été fixé à 25 euros/m² viabilisé… Les accès sont compris ainsi que le niveau de remblai nécessaire à la construction sur pieux des équipements qui doivent pouvoir échapper à une crue d’un mètre. A l’été 2013, Noraparc étoffe son équipe avec des prestataires comme Jean-François Thibous et Yan Tran Long qui travaillent à un master plan et à la recherche de financements. Leur société respective (Idir et LOM) sont brutalement récusées par Patrick de Saint-Simon, nouveau président de Noraparc. Interloquée, la Ville de Calais réfléchit avec les récusés à un autre projet qui fait l’objet d’une réunion mi-décembre à Calais promotion. En janvier 2014, Les dirigeants de Noraparc présentent leur étude à Natacha Bouchart, et à ses chargés de mission à Calais promotion, Claude Demassieux et Marc Legrand : un spy center, un spy land et un spy sea. Calais prend acte et en reste là. Un autre projet est déjà en route. «C’est bien normal d’avoir deux fers au feu», justifie Natacha Bouchart. «Calais promotion n’a pas à entrer dans les problèmes internes de Noraparc», ajoute Claude Demassieux.

 

Un projet revu à la baisse. Durant la campagne pour les municipales, Natacha Bouchart fait savoir qu’un nouveau projet de parc d’attractions est à l’étude. Chef de projet : Jean-François Thibous… ancien de l’équipe Spyland. «Le fil rouge du parc, c’est l’aventure. C’est axé sur la famille», explique l’ancien haut-fonctionnaire passé au conseil. Le parc est redimensionné avec un espace plus important (plus de 70 ha, réserves foncières incluses sur la zone d’activité voisine de la Turquerie), mais un investissement moindre (350 millions d’euros) et un impact sur l’emploi divisé par trois : «750 emplois directs sur le parc et 250 induits», précise Jean-François Thibous. La compétition est-elle terminée pour autant ? «Noraparc a jusque juin pour nous montrer son projet modifié», lâche la sénatrice-maire. Chez Noraparc, on relativise : «Notre projet est transposable même à 15 km.» Les deux projets évoquent la fourchette basse des chiffres du cabinet britannique E-Com : 1,5 million de visiteurs annuels.

 

+ Photo page 6 du document attaché à la plate-forme.

Avant-projet sommaire de Calais Park.