Après Michelin, ArcelorMittal envisage la fermeture de deux sites en France

Après Michelin, ArcelorMittal envisage l'arrêt de deux petits sites en France, à Reims et Denain, pouvant affecter quelque 130 emplois, menacés par le "contexte économique difficile" dans...

Le logo ArcelorMittal, deuxième sidérurgiste mondial © Handout
Le logo ArcelorMittal, deuxième sidérurgiste mondial © Handout

Après Michelin, ArcelorMittal envisage l'arrêt de deux petits sites en France, à Reims et Denain, pouvant affecter quelque 130 emplois, menacés par le "contexte économique difficile" dans l'industrie et l'automobile, clients du sidérurgiste.

"Le 19 novembre 2024, la direction de la société ArcelorMittal Centres de Services a réuni les membres de son CSE afin de les informer d'un projet de réorganisation de la société et d'adaptation de ses capacités de production. Ce projet inclut le possible arrêt des sites de production ArcelorMittal Centres de Services de Reims et de Denain", a annoncé ArcelorMittal France dans un bref communiqué mardi soir.

La société ArcelorMittal Centres de Services, filiale spécialisée dans le commerce de gros de métaux et minéraux aux entreprises, "est confrontée à une forte baisse d'activité chez ses clients Industrie et Automobile qui s'est accélérée ces derniers mois" explique le sidérurgiste.

L'annonce pourrait provoquer la perte d'environ 130 emplois, une centaine à Reims et 30 à Denain, ont indiqué à l'AFP le délégué syndical central CGT David Blaise et le coordinateur CFE-CGC Xavier Le Coq.

La direction indique avoir "expliqué" aux représentants des salariés les "contraintes qui la conduisent à présenter ce projet", et "invite les partenaires sociaux à une prochaine réunion fin novembre dans le cadre du processus d'information- consultation".  

Rien n'a été anticipé

"Des négociations avec les organisations syndicales auront lieu sur les mesures sociales afin de limiter l'impact sur l'emploi" précise le sidérurgiste.

Pour David Blaise, de la CGT, "comme le font toujours les capitalistes" cette décision est justifiée "par la compétitivité, les coûts fixes trop élevés, la situation économique en déclin et notamment de l'automobile".

"On a une baisse du carnet de commandes, mais (...) il y avait d'autres solutions, se diversifier vers d'autres activités" par exemple, ajoute-t-il.

"On savait bien ce qui allait se passer dans l'automobile, mais rien n'a été anticipé"  accuse le représentant des salariés. Juste avant les fêtes de fin d'année, "pour les salariés c'est dur".

Alors que le site de Denain se met en grève immédiatement, des actions sont prévues "sur tous les sites" ArcelorMittal lundi et mardi, a ajouté le syndicaliste. 

ArcelorMittal avec ses hauts fourneaux de Dunkerque et de Fos-sur-mer fournit en acier notamment les usines d'automobile et l'industrie du BTP.

En septembre, la CGT d'ArcelorMittal avait mené une journée d'action pour "défendre la sidérurgie française" et particulièrement au sein des bases françaises du deuxième sidérurgiste mondial, où nombre de salariés sont encore hantés par la douloureuse fermeture des hauts fourneaux de Florange en 2012.

Michelin, invoquant également la baisse des volumes de vente dans l'automobile, a annoncé le 5 novembre la fermeture en 2026 de ses usines de Vannes et Cholet (1.254 emplois).

Tout en soulignant le besoin d'emplois dans certains secteurs industriels qui ont le vent en poupe, le ministre de l'Industrie Marc Ferracci a admis samedi qu'il y aurait d'autres annonces de fermetures de sites industriels en France après celles annoncées de Michelin.

L'industrie automobile en Europe est particulièrement touchée par le ralentissement, avec notamment 32.000 suppressions de postes annoncées au premier semestre chez les équipementiers automobiles européens.

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