Après la crise, la guerre…
On décapite, on massacre, on assassine, là-bas à quelques milliers de kilomètres. Si loin…si proche de nos tranquilles régions hexagonales. Le tout dans un flou quasi total pour l’opinion. Une opinion qui ne souhaite pas vraiment lever le voile sur cette situation innommable. Des attentats en Syrie et au Yémen d’un côté, des frappes aériennes en Irak de l’autre, presque une banalité dans le fil continu de l’information. De l’Algérie à l’Indonésie, la menace des groupes djihadistes fait basculer les pays occidentaux dans une torpeur incommensurable. Déjà le monde économique dans ces moindres strates commence à vaciller. L’implantation dans certains pays est aujourd’hui signe de crainte même si tout est fait, tout est dit pour rassurer. Dans certaines PME, des collaborateurs refusent tout d’aller effectuer des missions dans des pays jugés plus que dangereux car le spectre de celui que l’on ne veut plus nommé : État islamique, car ce serait lui donner trop d’importance, y est grand. Sûr que la donne économique mondiale va changer. La coalition menée par les États-Unis et la France, soutenue par une trentaine de pays, n’est rien d’autre qu’une entrée en guerre face à un ennemi radical. «Les conséquences pourraient être comparables à celles d’une guerre mondiale», assure François Nicoullaud, ancien ambassadeur de France à Téhéran dans le Journal du Dimanche fin septembre. Il serait trop simple, trop lâche d’assurer que cela ne nous concerne en aucune façon et surtout que cela n’était pas prévisible. Nos gouvernements se livrent encore à des contorsions sémantiques pour désigner l’ennemi et ceux qui l’alimentent et l’alimentent encore. L’économie et ses acteurs seront durement touchés. Encore faut-il en être conscient tout en évitant le piège tendu de la stigmatisation.