APRC voit le Brexit comme une opportunité

Avec le Brexit, le flux de marchandises entre la France et l’Angleterre se retrouve sous haute surveillance. En acquérant un terrain de 19 hectares sur l’agglomération Grand Calais Terres & Mers, la société APRC espère tirer bénéfice de cette situation.

Le projet s’élève à 70 millions d’euros. © Pixabay
Le projet s’élève à 70 millions d’euros. © Pixabay

En 2017, on estimait à 50 millions le nombre de tonnes de marchandises qui transitaient entre les États de l’Union européenne et le Royaume-Uni. Un chiffre astronomique qui, en 2021, va connaître une légère baisse avec la mise en place du Brexit et des restrictions qui l’accompagnent. Pour autant, ces restrictions engendrent des opportunités, notamment sur la gestion du flux de ces marchandises.

Un campus logistique

Dans la zone de la Turquerie, l’agglomération Grand Calais Terres & Mers a donc vendu un terrain de plus de 19 hectares à APRC, une société lyonnaise spécialisée dans la production d’immeubles d’entreprises. L’objectif : bâtir un campus logistique pour faciliter la transition des marchandises.

«Le Brexit est intéressant pour nous, avoue Jorge Hernandez, directeur général du groupe APRC. Il va entraîner une rupture de charge obligatoire. Avoir des entrepôts qui puissent être sous douane va permettre de créer un flux entre l’Angleterre et la France. Le projet que nous avons là-bas ne sera pas destiné à un seul client. Nous voyons plutôt un pôle multi-clients, avec des opérations de cross docking.»

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Deux bâtiments de 60 000 et 24 000 m2 sont prévus. (@APRC)

Deux bâtiments, pour plusieurs clients

Le projet verra deux zones bien distinctes. La première, de 60 000 m², sera le cœur de la plateforme logistique, avec deux bâtiments dos à dos pour symboliser la frontière de l’UE et de l’Angleterre. La deuxième zone, de 24 000 m², sera, quant à elle, destinée à un seul client. Un projet d’envergure déjà bien préparé par la société lyonnaise selon Jorge Hernandez.

«C’est notre premier projet transfrontalier. La région Hauts-de-France est très bien équipée en entrepôts, mais certains clients sont très intéressés par notre projet. Il n’y aura pas vraiment de stockage dans notre façon de voir les choses : les marchandises vont rester deux à trois semaines maximum sur place avant de repartir vers l’Angleterre ou vers l’Union européenne. De plus, on apportera de la valeur ajoutée avec plusieurs services annexes. Nous avons l’intention de créer, par exemple, un truck center en plus des deux bâtiments, pour accueillir les camions qui seront en stand-by.»

L’investissement, qui tournerait autour des 70 millions d’euros, montre en tout cas les ambitions d’APRC. «Je fais parler mon expérience personnelle. Ce qu’on veut offrir comme service, c’est vraiment une mutualisation de nos clients pour qu’ils puissent faire des économies en termes de stockage et de transport», espère Jorge Hernandez.