Approvisionnement en gaz: la France mieux armée pour l'hiver mais gare au froid tardif

La France est mieux armée cet hiver pour s'approvisionner en gaz et exporter vers les voisins européens, même si des tensions restent possibles en fin d’hiver en cas de coup de froid tardif, ont indiqué lundi les gestionnaires du...

La France est mieux armée cet hiver pour s'approvisionner en gaz, même si des tensions restent possibles en fin d’hiver en cas de coup de froid tardif © JOHANNA LEGUERRE
La France est mieux armée cet hiver pour s'approvisionner en gaz, même si des tensions restent possibles en fin d’hiver en cas de coup de froid tardif © JOHANNA LEGUERRE

La France est mieux armée cet hiver pour s'approvisionner en gaz et exporter vers les voisins européens, même si des tensions restent possibles en fin d’hiver en cas de coup de froid tardif, ont indiqué lundi les gestionnaires du réseau de transport de gaz GRTgaz et Teréga.

"Les analyses montrent que cette année le réseau français a la capacité d’assurer les approvisionnements nécessaires pour alimenter les consommations et les exportations, y compris en cas d’hiver froid", estiment les deux principaux gestionnaires dans leurs "perspectives du système gazier français pour l'hiver 2023-2024".

Mais alors que la France se prépare à un deuxième hiver sans pouvoir compter sur les gazoducs russes, la prudence reste de mise: "la marge de sécurité reste faible en cas de pointe de froid en deuxième partie d’hiver", préviennent les gestionnaires. 

Selon eux, "des situations de déficit ponctuel pourraient apparaître si les stockages ont été trop sollicités en début d’hiver notamment".

Les stocks contiennent l'équivalent du tiers environ de la consommation annuelle de gaz en France.

L'équilibre du système impliquera donc plusieurs conditions: "des imports soutenus en GNL (gaz liquéfié), une gestion prudente des stockages ainsi qu’un maintien de la sobriété à des niveaux similaires à ceux observés l’hiver dernier". 

La France a baissé sa consommation gazière de 14,3% (données corrigées du climat) entre le 1er août 2022 et le 31 juillet 2023 par rapport à la même période de 2018-2019.

Après l'invasion de l'Ukraine en février 2022, Moscou a fortement réduit ses acheminements par gazoduc à l'UE. 

Les Vingt-Sept ont gonflé de 70% en 2022 leurs achats de GNL, transporté par navires et venu à plus de 40% des États-Unis mais aussi de Russie (17% des achats européens entre janvier et juillet 2023) - ce gaz n'étant frappé d'aucune sanction. 

"La situation est meilleure que l'année dernière pas seulement parce que les stocks sont bien remplis - ils l'étaient déjà avant l'hiver 2022 et le sont actuellement à 95% en France -  mais parce qu'il y a une moindre consommation" et que la France a renforcé ses capacités d'approvisionnement, a expliqué à l'AFP Thierry Trouvé, directeur général de GRTgaz.

Au niveau européen, les stocks de gaz sont remplis à 96,7%, selon Gas Infrastructure Europe.

Pour gagner un peu de marges, la France s'est dotée d'un terminal d'importation de gaz liquéfié opéré par TotalEnergies au Havre, pour une capacité d’environ 22 térawattheures (TWh). En outre, les capacités d’entrée de gaz via l'Espagne ont été augmentées, permettant d'injecter sur l’hiver un volume additionnel pouvant atteindre 6 TWh, selon les gestionnaires.

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