Apprendre le chinois, un jeu avec Ninchanese !

Ils s’appellent Sarah Aberman et Jean‑Rémi Laisne et ont créé en mars 2015, avec leur associé Mathieu Virbel, la société Nincha Languages, qui développe Ninchanese, une application gamifiée d’apprentissage du chinois. Elle vient de réussir sa campagne de financement participatif. De quoi booster sa phase de lancement !

Les cofondateurs de Ninchanese, Sarah Aberman et Jean-Rémi Laisne, avec leur associé Mathieu Virbel.
Les cofondateurs de Ninchanese, Sarah Aberman et Jean-Rémi Laisne, avec leur associé Mathieu Virbel.
Les cofondateurs de Ninchanese, Sarah Aberman et Jean-Rémi Laisne, avec leur associé Mathieu Virbel.

Les cofondateurs de Ninchanese, Sarah Aberman et Jean-Rémi Laisne, avec leur associé Mathieu Virbel.

C’est à leur retour à Lille, après six mois dans l’empire du Milieu dans le cadre de leurs études de master en commerce et management des affaires internationales (CMAI), que Sarah Aberman, 29 ans, et Jean-Rémi Laisne ont cherché à entretenir et même à augmenter leur niveau de chinois. Faute de trouver des outils à leur niveau (les solutions proposées étaient “ou assez poussées dans leur contenu, mais insupportables à utiliser, ou très/trop jeu”), ces deux geeks technophiles se sont mis à imaginer et à prototyper une application utilisant les mécanismes du jeu vidéo pour rendre leur apprentissage plus facile et plus motivant tout en gardant un contenu de qualité. Bonne pioche ! C’est grâce à ce prototype que Sarah a obtenu le HSK, test officiel d’évaluation de chinois, se souvient-elle.

Incubée à la Plaine Images. Si l’idée de l’application a commencé à germer en juin 2012, c’est en février 2013 que ses deux initiateurs ont rejoint pour deux années l’incubateur de la Plaine Images à Tourcoing après validation de leur idée et de leur projet. “Cette période en incubation nous a permis d’avancer et de passer de l’idée à l’entreprise, raconte Sarah Aberman. La période d’incubation nous a permis de développer le contenu, l’univers graphique, l’histoire, les mécanismes du jeu et de faire appel à des experts, de discuter avec des chercheurs, des game designers… Nous y avons travaillé l’application et pensé à ses différentes évolutions, mais aussi construit le projet d’entreprise, testé le business model… La fin de l’incubation a été l’occasion de tester l’application auprès de testeurs. Les retours ont été extrêmement positifs. C’était un bon signal pour créer l’entreprise.”

L’application met en scène le chat Nincha et le bébé dragon Lupishu – dans les faits l’apprenant –, engagés dans une aventure : la recherche de la perle du savoir qui a été dérobée au village peuplé de chats. Tout en évoluant dans l’histoire de leur quête, l’apprenant progresse dans son apprentissage du chinois. Le soin apporté à l’histoire et à l’univers graphique a son explication. “Les études scientifiques ont montré que dans une situation d’engagement émotionnel, on apprend et retient mieux, que le ‘mignon’ a un effet stimulant sur le cerveau. Pour des apprenants débutants qu’inquiète la langue chinoise, le cadre que nous avons créé est rassurant et leur permet d’entamer sereinement leur apprentissage”, précise Sarah Aberman. Le choix des mécaniques de jeu comme outils d’apprentissage offre aussi son lot de qualités, notamment la non pénalisation de l’erreur et la visualisation de ses progressions. Résultat : “les apprenants voient en trois mois ce qu’on voit en un an de cours. Si, en six mois, on peut donner aux apprenants un niveau qui permette d’évoluer en Chine, ce sera une réussite”, s’enthousiasme Sarah Aberman.

Crowdfunding réussi. Cet enthousiasme, les internautes doivent l’avoir partagé au vu de la campagne de financement participatif lancé en juin et juillet sur le site web américain Kickstarter, qui s’est révélée plus que positive avec un objectif initial de 15 000€ souscrits par 314 contributeurs dépassé. Une vraie réussite pour ces créateurs qui ont rejoint en mars l’accélérateur de la Plaine Images en même temps qu’était créée la société Nincha Languages. Pour accompagner leur développement, ils ont aussi bénéficié de financements liés à l’innovation en tant que lauréats Lille Métropole initiative (LMI) innovation, et de la bourse French Tech. Au-delà de cet aspect financier, la campagne de crowdfunding aura permis à Ninchanese de se faire connaître au-delà de ses 1 000 premiers utilisateurs : “Cette campagne de financement participatif, c’est aussi pour nous une façon de gagner en visibilité pour accélérer la commercialisation.” Une nécessité pour la société qui a fait le choix de proposer l’application en version freemium, en offrant une partie en libre accès et le reste en premium ou accès payant. “Nous visons un début de commercialisation début 2016, indique Sarah Aberman. Nous tablons sur un objectif de 60 000 utilisateurs la première année, gratuits et payants confondus. Notre objectif, c’est de parvenir en une année à un début rentabilité.” Un début qui pourrait avoir pour suite une levée fonds, une version mobile. “On n’en est qu’au tout début.” Seul bémol, si cela en est un, l’application Ninchanese n’est actuellement développée qu’en langue anglaise, même si la version française est annoncée. “Le chinois est une langue qui monte partout, la Chine est le premier partenaire économique de l’Australie. Aux Etats-Unis le chinois est la deuxième langue étrangère apprise, indique Sarah Aberman. Cela avait du sens de commencer en anglais. L’intérêt du Web est de toucher toutes les nationalités et de pouvoir s’offrir au plus grand nombre.” La mondialisation est partout !