Appel aux dons pour restaurer le village martyr d’Oradour-sur-Glane
Un appel aux dons a été lancé dimanche par la Fondation du patrimoine et le ministère de la Culture pour sauvegarder les ruines du village martyr...
Un appel aux dons a été lancé dimanche par la Fondation du patrimoine et le ministère de la Culture pour sauvegarder les ruines du village martyr d'Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne), dont les murs s’effondrent.
Ce bourg du Limousin, que les nazis incendièrent après y avoir massacré 643 habitants le 10 juin 1944, est conservé à l'état de ruines depuis la fin de la Seconde guerre mondiale pour témoigner de l'ampleur de ce crime de masse.
L’État consacre 300.000 euros par an à entretenir et restaurer ce site historique et 500.000 euros supplémentaires ont été destinés cette année à la rénovation de l'église dans laquelle furent brûlés vifs les femmes et les enfants du village.
Mais les ruines, "soumises aux aléas climatiques et aux vicissitudes du temps, nécessitent aujourd'hui une attention renforcée", a expliqué la Fondation du patrimoine dans un communiqué.
Un premier besoin de financement a été estimé à 2 millions d’euros.
"La détérioration s’accélère", a assuré Philippe Lacroix, le maire d’Oradour-sur-Glane. "Et si tous les murs sont par terre un jour, le village n’aura plus la même signification".
"Tous les témoins humains ont disparu. Le seul qui reste, c’est le village", a expliqué Agathe Hébras, petite-fille du dernier rescapé du massacre, décédé en février. "Le risque, c’est que les ruines ne soient plus lisibles. Et sans village, on ne pourra plus transmettre. C'est notre meilleur outil pédagogique."
Quelque 300.000 personnes, dont 100.000 élèves, visitent chaque année les ruines d'Oradour, seul lieu ainsi conservé en Europe, selon Benoît Sadry, président de l'association qui regroupe les familles des martyrs.
"Il est le seul (village martyr) encore debout", dit-il. "A Marzabotto en Italie, il reste des murs de quelques centimètres de haut. A Lidice en République Tchèque, rien n’a été conservé, c’est un champ de roses".
A Oradour, à l'époque, "il y avait 320 bâtiments, dont 123 maisons habitées, sur 10 hectares. Aujourd'hui quand les gens franchissent les portes du village et passent le panneau +Souviens-toi+, ils comprennent l’ampleur du massacre", relève le maire de la commune Philippe Lacroix.
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