Appel au mécénat pour le fort d’Ambleteuse

Créée par la loi du 2 juillet 1996 et reconnue d’utilité publique l’année suivante, la Fondation du patrimoine a reçu pour mission de sauvegarder et de mettre en valeur le patrimoine bâti local, édifié au cours des siècles et témoignant de l’art de vivre et de l’architecture d’une région. Il s’agit essentiellement de propriétés privées, non protégées par l’Etat. La labellisation permet au propriétaire désireux de restaurer son bien de bénéficier d’une aide fiscale.

De gauche à droite, Marie-Philippe Whitmann, Jean-Yves Méreau et Jean-Claude Gonneau, délégué régional de la Fondation du patrimoine.
De gauche à droite, Marie-Philippe Whitmann, Jean-Yves Méreau et Jean-Claude Gonneau, délégué régional de la Fondation du patrimoine.

C’est le cas du fort Vauban à Ambleteuse, propriété depuis un demi-siècle de l’association des Amis du fort d’Ambleteuse. Édifié en 1680 à l’embouchure de l’estuaire de la Slack, ce fort est le dernier en mer entre Cherbourg et la frontière belge. Construit par Vauban au début du règne de Louis XIV pour protéger le chantier d’un futur port de guerre, il est réarmé par Napoléon en 1803, lors du camp de Boulogne. Les Allemands le réutilisent en 1940, avant qu’il ne devienne une base de déminage. Une explosion détruit alors les toitures et une partie des maçonneries et le fort tombe dans l’oubli. Heureusement, il est classé Monument historique en 1965 et une poignée de passionnés, rassemblés par le docteur Jacques Méreau, a l’idée de l’acquérir pour le franc symbolique pour le restaurer, le restituer dans son état d’origine et l’ouvrir au public.

D.R.

Le fort d’Ambleteuse, le seul en mer entre Cherbourg et la Belgique, est ouvert au public tous les dimanches après-midi (de Pâques à la Toussaint). Il a accueilli 5 000 visiteurs en 2016.

 

Quarante-cinq ans de chantiers. Après avoir bénéficié de dommages de guerre qui assurent le clôt et le couvert, les Amis du fort, avec le concours du Crédit agricole et d’une souscription, poursuivent leur longue restauration : les bâtiments annexes du fort, les corps de garde et l’écurie, la reconstruction du chemin de ronde sur la terrasse, la toiture principale… Aujourd’hui, Jean-Yves Méreau continue l’œuvre de son père, décédé en 2016, avec la même passion. Les travaux à engager en 2017 concernent le renforcement du rempart qui s’effondre chroniquement sous les coups de butoir des marées. Jean-Yves Méreau et l’équipe de bénévoles qui l’épaulent font appel au mécénat, indispensable pour compléter l’aide des collectivités territoriales, de l’État et de la Fondation du patrimoine.

Des déductions fiscales incitatives. Pour fêter son 20e anniversaire, la délégation régionale de la Fondation s’est réunie à Ambleteuse le 4 décembre. A cette occasion, a été édité un carnet de huit timbres postaux (tarif pour une lettre prioritaire de moins de 20 grammes) représentant autant de sites qui font partie du patrimoine populaire de proximité du Pas-de-Calais et du Nord : le fort d’Ambleteuse, mais aussi le beffroi d’Aire-sur-la-Lys, l’église Saint-Nicolas d’Ecques, le donjon de Bours, le kiosque à musique de Marpent, l’église de Killem, le lavoir de Glageon et les Bains dunkerquois à Dunkerque.

Huit exemples, mais, explique Marie-Philippe Whitmann, déléguée de la Fondation pour le Pas-de-Calais, “tout édifice qui occupe une place importante dans notre mémoire collective ou qui témoigne de notre art de vivre au quotidien est éligible au précieux label : fontaine, puits, séchoir, chapelle, écurie, kiosque à musique, pigeonnier, grange, moulin...”.

Les travaux doivent avoir reçu l’avis favorable du Service territorial de l’architecture et du patrimoine“, précise Catherine Madoni, l’architecte des Bâtiments de France pour le Pas-de-Calais, qui veille à la protection de notre patrimoine culturel.

Précision utile à tout donateur : tout don à la Fondation est déductible, sous la limite d’un plafond, de l’impôt sur le revenu (66%), de l’ISF (75%) ou de l’impôt sur les sociétés (60%). www.fondation-patrimoine.org.

 

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De gauche à droite, Marie-Philippe Whitmann, Jean-Yves Méreau et Jean-Claude Gonneau, délégué régional de la Fondation du patrimoine.