Entreprises
Anticiper les difficultés de la boulangerie artisanale en Moselle
Dans un contexte socio-économique demeurant tendu et pavé d'incertitudes, les professionnels de la boulangerie sont impactés. Pour les soutenir dans la prévention de leurs difficultés, la Chambre de Métiers et de l’Artisanat Moselle organise un atelier en présentiel le lundi 5 février.
Face à des difficultés avérées et parfois dans une situation proche de l’état de cessation des paiements, de nombreux chefs d’entreprise hésitent encore à demander de l’aide. Pourtant l’anticipation permet d’envisager la mise en œuvre de procédures amiables, d'apporter de véritables réponses et d'éviter à l'entreprise de se retrouver dans une situation inconfortable et menaçant sa pérennité. Avant d’envisager l’une des procédures de prévention des difficultés, en tant que chef d'entreprise, il convient d'être attentif aux signaux d’alerte , mais surtout ne pas hésiter à demander un entretien avec le président du tribunal de commerce qui est avant tout un chef d’entreprise. Il sera en mesure de comprendre et d’évaluer la situation de l'entreprise et proposer des solutions.
Déceler les signaux d'alerte
Les difficultés qui mettront en péril une entreprise ne surviennent pas du jour au lendemain. Les problèmes de trésoreries sont en général les derniers indicateurs de son état de santé. Les premiers signaux arrivent bien en amont et ils sont de différentes natures : financiers comme un défaut de trésorerie, un interdit bancaire, un arrêt brutal d’activité ; opérationnels comme la perte d’un client majeur, un retard de livraison de matériel, la panne d’une machine ; réglementaires comme l’apparition de contraintes, la disparition d’un marché ; sociales comme un conflit avec un associé ou une procédure avec un salarié aux prud’hommes ; un fait impondérable comme la crise sanitaire de Covid-19. Anticiper donc. C’est-à-dire être attentif aux signaux d’alerte tels une absence ou insuffisance d’accompagnement comptable (voire un non dépôt des comptes), une menace de résiliation d’un contrat pour impayé ou d’assignation en paiement par un fournisseur ou de dénonciation de concours bancaire ou refus de financement, des engagements disproportionnés par rapport à la rentabilité de l'entreprise.
Les forces de la boulangerie artisanale
S’il est une profession pour laquelle la période actuelle n'a rien d'un long fleuve tranquille, c’est bien celle de boulanger : augmentation des factures d'énergie, du prix des matières premières - beurre, lait levure -. L'activité économique de ces professionnels de nos villes et de nos villages est mise à mal. La baisse du pouvoir d’achat des clients et les changements de comportement liés au Covid-19 impactent également les boulangers depuis plusieurs années. Selon les observateurs de la branche, elle a perdu 10 % de sa clientèle depuis trois ans. Ce faisceau de causes impacte les trésoreries de certains boulangers, lesquels se versent moins de salaires. Et tout cela a des conséquences sur le plus long terme. Quand une boulangerie se revend normalement à 70 % de son chiffre d’affaires, c’est aujourd’hui plutôt à 50 %, avec un capital retraite grignoté de 30 à 40 % pour l’artisan boulanger, lequel devra alors envisager de travailler jusqu’à 67 ans. Mais tout n'est pas noir. Les boulangers artisanaux misent avant tout sur la qualité, le savoir-faire, la proximité. Surtout, ils voient un nombre croissant de jeunes apprentis venir vers ce métier de tradition et qui joue en rôle essentiel de lien social auprès des populations urbaines et rurales. Dans ce cadre, la CMA 57 organise un atelier «anticipez pour plus de sécurité» - spécial boulangers le lundi 5 février dans ses locaux messins, de 11 h à 12 h. Informations, inscription via le mail : serviceclient@cma-moselle.fr - tél : 03 87 39 31 00.