Antheya commence par les savons

Une reconversion négociée en douceur et l’envie de travailler en couple sont les circonstances qui ont amené Claudia et Sylvain Janquin à créer Antheya à Guemps, dans les environs de Calais. Antheya fabrique des savons et vient d’ajouter une autre corde à son arc. Rencontre.

Claudia et Sylvain Janquin devant un présentoir exposant leurs savons. La présence de la chèvre et les deux pots symbolise l'emploi du lait de chèvre dans la fabrication de leurs savons.
Claudia et Sylvain Janquin devant un présentoir exposant leurs savons. La présence de la chèvre et les deux pots symbolise l'emploi du lait de chèvre dans la fabrication de leurs savons.

La rue Dessaint à Guemps, près de Calais, ne comporte que deux maisons : l’une au début de la rue, proche du village, et l’autre 1 700 mètresplus loin. On se croirait dans la campagne profonde alors que l’autoroute A16 est à moins de 200 mètres. Au 1692, donc, dans une vaste ancienne ferme admirablement restaurée, Claudia et Sylvain Janquin travaillent d’arrache-pied à développer Antheya, leur entreprise. Tout a commencé voici six ans, lorsque Claudia, chimiste de formation, se prend à avoir des doutes sur son avenir au sein de l’entreprise calaisienne Tioxide. Celle-ci connaît alors les premiers développements d’une chronique d’une mort annoncée… qui n’a pas encore eu lieu.   

Le savon autrement. Forte de ses connaissances en chimie, Claudia Janquin a l’idée, suite à la fréquentation de marchés artisanaux en Dordogne, de fabriquer des savons. Mais hors des sentiers battus : pas question de faire des savons qui ne feraient pas appel aux produits naturels. Elle adopte aussi la méthode de la saponification à froid. L’huile de palme est rejetée, les huiles essentielles bio sont adoptées. Bref, Mme Janquin fabrique «le savon autrement», expression qui servira dans un premier temps de raison sociale à sa production qui comporte une gamme de 30 savons différents.

Naissance d’Antheya. Claudia Janquin a commencé la fabrication de ses savons voici six ans, avec le statut d’auto-entrepreneur. Depuis, elle a quitté Tioxide. Et depuis un an, Sylvain, son mari, a lui aussi quitté son emploi pour développer l’activité qui a pris le nom d’Antheya. On sent chez les deux créateurs une forte envie de travailler en couple qui est ainsi satisfaite… Une satisfaction qui est en partie due au soutien de la Chambre des métiers et à la BGE. «Nous leur disons un grand merci», commente le couple d’une seule voix.

La réflexologie pointe son nez… Pour commercialiser leurs savons, Claudia et Sylvain Janquin écument les foires et marchés, les placent dans des magasins de produits bio et au sein de la fédération d’acheteurs Nature et Progrès, et ont créé l’inévitable site internet (www.antheya.fr). Ils le savaient dès le départ, cette activité de savonnerie n’est pas suffisante. «On n’en vit pas», glisse Sylvain Janquin. Une autre activité commence chez Antheya : Claudia Janquin, qui avait négocié le financement de sa formation avec Tioxide dans le cadre de son départ, a depuis quelques semaines son diplôme de réflexologue. Le cabinet est ouvert depuis peu. Le couple Janquin a ajouté une corde à son arc. Avant d’autres ?    

hervé morcrette

Claudia et Sylvain Janquin devant un présentoir exposant leurs savons. La chèvre et les deux pots sur le meuble symbolisent l'emploi du lait de chèvre dans la fabrication de leurs savons.