Amiens : un tramway nommé désir…

Bus à haut niveau de service ou tramway ? Amiens Métropole, décisionnaire en matière de transport, a voté et a choisi le tramway. Plus onéreux mais plus attractif, ce mode de transport pourrait à nouveau arpenter les rues amiénoises à l’horizon 2018-2019. En effet ce vote permet à Amiens Métropole de candidater au futur appel d’offres “Transport en Commun en Site Propre”, le 3e du genre, que va lancer prochainement le ministère des Transports et permet également de saisir la Commission nationale du débat public afin d’obtenir son avis sur les modalités d’organisation de la participation du public à l’élaboration de ce projet de tramway. En attendant de savoir si Amiens sera bien élue, Thierry Bonté, 2e vice-président chargé du PDU et des transports collectifs et alternatifs ainsi que Jacques Lessard, 5e vice-président chargé des finances, expliquent pourquoi ils préconisent le tramway à Amiens.

La ville d'Amiens devrait se doter d'un tramway à l'horizon 2018-2019. (photo d'illustration)
La ville d'Amiens devrait se doter d'un tramway à l'horizon 2018-2019. (photo d'illustration)

 

La ville d'Amiens devrait se doter d'un tramway à l'horizon 2018-2019. (photo d'illustration)

La ville d'Amiens devrait se doter d'un tramway à l'horizon 2018-2019. (photo d'illustration)

Après deux ans d’études à partir de la création d’une mission TCSP en 2010, neuf réunions du comité de pilotage, seize réunions d’information publiques, après un tour de France des villes équipées (Rouen, Dijon…), et plus d’un an de travail avec le cabinet d’étude Egis Rail, « il était indispensable que la collectivité prenne position », explique Thierry Bonté, vice-président d’Amiens Métropole. C’est maintenant chose faite. Alors pourquoi le tramway ?

Ville attractive
« Tout d’abord, que ce soit avec le BHNS ou le tramway, nous faisons partie des trois seules capitales régionales à ne pas avoir de TCSP ou de projet de TCSP. Ça ne pouvait pas durer », tient à préciser Thierry Bonté. « Le tramway, quant à lui, plus que le bus, s’inscrit dans la politique du développement du territoire, dans l’attractivité de la ville ainsi que dans la réduction des gaz à effet de serre. Il est plus attractif, plus solidaire, plus silencieux, plus respectueux de l’environnement, plus agréable à vivre. » Mais aussi plus cher à construire, ce que ne nie pas Jacques Lessard. Cependant, le viceprésident aux finances dédramatise le coût du tramway (200 millions d’euros pour un trajet de 11 km). « On peut financer un tramway sans déséquilibrer les finances du budget principal ni celles du budget annexe. On s’est fixé un coût et l’on doit s’y tenir. Mieux, on cherchera toutes les possibilités pour baisser nos charges financières », tient-il à rassurer. Sans oublier les diverses subventions envisageables. Et notamment celle de l’Etat qui pourrait atteindre 20%, comme l’a rappelé récemment le président François Hollande au congrès des maires de France. Avec pour objectif pour Amiens « d’atteindre 50 millions de subventions au total », explique Jacques Lessard qui insiste également sur le fait que cette investissement « fait dans un contexte d’urgence planétaire, générateur d’emplois et de richesses est aussi un investissement pour les générations futures. »
Et à plus court terme, « c’est une prospection sur l’avenir proche d’Amiens et de sa région, notamment avec le développement du quartier Gare- Vallée et l’arrivée probable du TGV, tout cela en cohérence avec la politique de transports menée aujourd’hui par la région », continue Thierry Bonté. « Véritable colonne vertébrale d’Amiens » puisqu’amené à relier plus facilement le quartier Nord avec le centre-ville via la Citadelle, le tramway, qui ne passerait ni par la rue des 3 cailloux ni par la rue de Noyon afin de les laisser piétonnes, enjeu économique et attractif, tant pour les usagers que pour ceux qui ne viennent pas à Amiens car il n’y a pas de tramway, sera-t-il la solution à ce qui manque à Amiens et sa région ? Rendez-vous en 2020 pour les premiers éléments de réponse.