Amiens Métropole veut maîtriser sa politique foncière

Pour conserver son statut de premier pôle d’emplois de Picardie, la métropole régionale entend utiliser tout le pouvoir qui lui est laissé dans le domaine de la maîtrise foncière, pour favoriser l’installation des entreprises, créer des emplois ou les préserver.

Gilles Demailly et Jean-François Vasseur veulent favoriser les implantations d’entreprises.
Gilles Demailly et Jean-François Vasseur veulent favoriser les implantations d’entreprises.

 

Gilles Demailly et Jean-François Vasseur veulent favoriser les implantations d’entreprises.

Gilles Demailly et Jean-François Vasseur veulent favoriser les implantations d’entreprises.

La réunion de rentrée sur l’économie locale, initiée par Gilles Demailly et Jean-François Vasseur, respectivement président et viceprésident d’Amiens Métropole en charge des affaires économiques, a des airs de mobilisation générale : « Tous ensemble pour faire infléchir la courbe du chômage. » Comme si on voulait décliner au niveau local, le mot d’ordre du chef de l’Etat. Même si à Amiens, on ne s’empêche pas de souligner que la situation est « moins pire qu’ailleurs » et qu’il y a même un certain dynamisme.
C’est ainsi que Gilles Demailly avance, en soulignant les atouts de sa ville : « Où il fait bon vivre, avec des infrastructures de qualité, notamment en matière de culture, d’enseignement ou de recherche, susceptibles d’attirer les cadres et les entreprises. D’ailleurs, avec 97 000 emplois, soit plus que le nombre d’actifs, Amiens Métropole est le premier pôle d’emplois en Picardie. Non sans regretter : La création d’emplois dans notre territoire est en moyenne de 1 500 à 1 700 par an. Mais, en 2011, nous avons vécu une année catastrophe, avec 1 500 créations d’emplois et 2 300 suppressions. Il faut donc rester vigilant et aller de l’avant, en agissant sur les leviers à notre disposition. »
Dans ce domaine, même s’il veut ménager la chèvre et le chou, en affirmant qu’il est « pour la conservation du rôle des conseils régionaux et généraux », Gilles Demailly relaie une des ambitions de l’association des grandes métropoles françaises. Ces dernières revendiquent et ce sera d’ailleurs le thème principal de leur prochaine réunion « une part plus importante de leur rôle dans le secteur du développement économique ». Car actuellement leur seule compétence repose sur le domaine du foncier et de l’immobilier.

Privilégier les prestations
La métropole amiénoise entend poursuivre l’aménagement de zones d’activités. C’est ainsi que Jean-François Vasseur signale : « Nous disposons de 400 hectares et envisageons d’aménager une moyenne de 15 hectares par an. Dans les dix années à venir, nous aurons ainsi aménagé environ 200 hectares. Et de prévenir : Notre volonté est de privilégier les prestations aux entreprises ou aux créateurs, plutôt que les subventions. C’est ainsi qu’il y aura une volonté de construire, dès que ce sera possible, des bâtiments, pour accueillir des incubateurs, des pépinières et des hôtels d’entreprises. » Cette intention se traduit par l’aménagement de zones d’activités à vocation spécifique :
Gare la Vallée est amenée à devenir le pôle tertiaire de la Métropole. Les principales constructions vont concerner de l’immobilier privé, mais la collectivité prévoit d’y privilégier l’économie numérique, en lançant l’extension de la pépinière Le L@b’.
Intercampus, à proximité du nouveau CHU et de la faculté de médecine, est amené à devenir le pôle santé de la Métropole.
La zone de Renancourt est dédiée aux activités liées à l’habitat durable, le traitement de l’eau, l’énergie et la gestion des déchets.
Pour Montières,
en lien avec la région, la Métropole entreprend de créer un quartier consacré à l’Economie sociale et solidaire (ESS), pour réfléchir et initier des projets de création d’entreprises dans des secteurs nouveaux.