Gazettescope
Aller au travail en trottinette électrique, oui, mais...
Danger public pour les uns, nouveau parangon de la micro-mobilité pour les autres. L’usage de la trottinette électrique fait débat. Un sujet toujours complexe, la chaussée partagée ! Si l’envie vous vient d’aller au travail par ce moyen de déplacement, cela ne sera pas n’importe comment, bien sûr ! On a fait le tour de la question.
Tous les ans, le marché de la trottinette électrique bat ses records en France. Ainsi, en 2021, plus de 908 000 unités ont été vendues, soit une hausse de 42 % par rapport à 2020. Le cru 2022 promet lui aussi d’être spectaculaire. On estime à plus de deux millions de Français se déplaçant plus au moins régulièrement de cette manière, notamment pour aller au travail. Une réponse à l’inflation et à la crise de l’énergie. Il faut savoir que la vitesse moyenne d’une trottinette électrique avoisine les 25 km/h quand un vélo classique ne dépasse guère les 15 km/h. Lorsque l’on souhaite pouvoir se déplacer en trottinette électrique, il est indispensable de savoir où il est autorisé de circuler. En effet, lorsque celle-ci a commencé à voir le jour, les lois à ce sujet étaient encore floues, elles sont aujourd’hui précises et strictes.
La réglementation se durcit
Avec une augmentation nette des utilisateurs de trottinettes électriques (et des accidents), une telle utilisation s’est vue encadrée par diverses restrictions et le code de la route. Ainsi, il est légitime de se demander où est-il autorisé de circuler avec ce type d’engin ? Avec toute la prudence d’usage : sur les pistes et bandes cyclables, les voies vertes, les voiries privées. Là où cela se complique, c’est quand la trottinette électrique s’aventure sur les voies routières, entre voitures, bus, camions, vélos... Dans le cadre d’une circulation en agglomération sur une trottinette électrique, il sera possible d’emprunter les routes qu’à condition que celles-ci soient limitées à 50 km/h. Sur ces dernières, il conviendra de se placer à droite de la chaussée, et de respecter la vitesse maximale autorisée en trottinette électrique, soit 25 km/h. Dès lors que l’on circule en trottinette électrique hors agglomération, l’étendue des autorisations peut varier. Il peut être autorisé de circuler sur une route dont la vitesse maximale est limitée à 80 km/h, à condition toutefois de répondre à certaines obligations : les feux de positions devront être allumés et l’usager devra porter un casque ainsi que des équipements rétroréfléchissants, de jour comme de nuit.
Quid de la circulation sur le trottoir ?
Quant à la circulation d’une trottinette électrique sur le trottoir, l’appréciation en revient… aux municipalités. Si certaines l’autorisent, d’autres pas. Cependant, lorsqu’une telle circulation est acceptée, il conviendra de donner la priorité aux piétons, en roulant au pas, à une vitesse moyenne de 6 km/h. Au demeurant, quelques sanctions se sont invitées dans le champ parfois anarchique de l’utilisation de la trottinette électrique. Circuler sur un trottoir lorsque cela est non autorisé par la municipalité : amende forfaitaire de 135 €. Laisser un enfant de moins de 12 ans circuler sur une trottinette électrique : amende forfaitaire de 135 €. Ne pas respecter les lois de circulation : amende forfaitaire de 35 €. Dépasser la vitesse autorisée : une amende pouvant atteindre 1 500 €. De toutes les manières, la trottinette électrique est considérée - comme le vélo - comme un véhicule soumis au code de la route, en respectant feux rouges et priorités, en premier. L’un des chevaux de bataille actuel du Conseil national de la sécurité routière est de réserver l’usage des trottoirs aux seuls piétons pour limiter les risques de collision. Plus qu’affaire de loi, cela ne serait-il davantage une question de bon sens et d’esprit citoyen ? Se partager les voies de circulation en harmonie et avec courtoisie, voilà une belle perspective, non ? On vous l’accorde, ce n’est pas gagné d’avance...