Alice Berrier, couturière créatrice à Saint-Omer

«La couturière adapte les mesures prises sur la cliente, sur une toile, sorte de  brouillon de la robe.»
«La couturière adapte les mesures prises sur la cliente, sur une toile, sorte de brouillon de la robe.»

 

Alice Berrier a ouvert son atelier de couture au mois de novembre, rue des Clouteries à Saint-Omer. A 30 ans, cette maman de deux petits garçons réalise son rêve d’adolescente : faire de la confection sur mesure et des créations pour des femmes en quête d’exclusivité. Un pari qu’elle semble en passe de gagner.

 

Rue des Clouteries, on trouve enfin la plaque. La jeune femme avait prévenu : “Il faut entrer dans la librairie.” On pousse la porte des Mots et Merveilles, la librairie où les enfants sont rois. On jette au passage un œil sur les dernières nouveautés et on emprunte l’escalier qui mène au deuxième étage. On pénètre dans un lieu très cosy tout de blanc et de gris. Ici, le tulle se marie avec les crêpes de soie, les dentelles chantilly jouent avec la lumière blanche. Alice nous accueille, le centimètre autour du cou. “Je voulais un espace très intimiste. Un petit cocon où les clientes se sentent chez elles, à l’abri des regards indiscrets. Mes clientes sont hyper exigeantes. Si elles viennent me voir, c’est qu’elles ne trouvent pas ce qu’elles veulent sur le marché.” La modéliste aime cette relation qu’elle tisse avec sa cliente et, pour l’heure, ce sont surtout des futures mariées qui franchissent la porte. Elles apportent souvent avec elles des photos, des croquis approximatifs ou des magazines pour mettre la modéliste sur la voie de leurs attentes.

 

Travail sur mesure. On adapte le projet ensemble , explique Alice. Ce peut être une création pure où une adaptation d’un modèle qu’elles ont vu. Ensemble, elles font une compilation des goûts, des couleurs, du style de la cérémonie. Puis vient le croquis. Je ne suis pas styliste, prévient Alice, mais j’ai appris le dessin pendant mes études. Ensuite la modéliste passe à la prise des mesures qu’elle adapte sur une toile basique, sorte de brouillon de la robe. Vient le temps des essayages et des premières retouches où la couturière travaille sur l’aisance, l’ampleur. Puis, il faut choisir le tissu. Je ne travaille qu’avec des matières haut de gamme, précise d’emblée Alice. Des dentelles et différentes soies :  mousseline, crêpe de soie, crêpe Georgette ou autre organza. C’est de l’artisanat, du fait-main. Je tiens à mettre en avant des matières fabriquées en France. La créatrice s’approvisionne notamment chez les dentelliers calaisiens. Il faudra encore quatre à cinq essayages pour finaliser le modèle et voir le commencement d’un rêve prendre forme.

 

Son métier : une passion. Alice Berrier se découvre une passion pour la couture à l’âge de 14 ans, en classe de quatrième technologique. De fil en aiguille, elle décroche son BEP couture et se retrouve sur le marché du travail à 17 ans. Elle commence à travailler à Paris en tant que costumière pour le cinéma avec un statut d’intermittente du spectacle. Mais ce statut ne lui convient pas. Elle devient couturière pour une créatrice de robes de mariée, à Lille. Elle y restera une dizaine d’années et y apprendra toutes les ficelles du métier. Je n’ai jamais quitté le domaine de la confection, souligne la créatrice. Et j’ai voulu un jour mettre ma griffe sur mes modèles.Ce nouveau challenge, qui conjugue sa vie de maman, de femme et de chef d’entreprise, nourrit son inspiration. Le projet de créer une petite ligne de robes de mariée fait son chemin dans l’esprit d’Alice, qui nous donne le goût des merveilles.

CAPRESSE
Alice Berrier, modéliste.

CAPRESSE

La couturière adapte les mesures prises sur la cliente, sur une toile, sorte de brouillon de la robe.

 

Lucy DULUC