Alerte aux hyménoptères
Avec les beaux jours reviennent guêpes, bourdons, frelons ou abeilles. La cohabitation avec ces insectes pollinisateurs n’est pas toujours pacifique et il faut parfois recourir au savoir-faire d’un professionnel pour se protéger. Pro guêpes intervient sept jours sur sept, y compris les dimanches et jours fériés.
Depuis qu’il s’est lancé dans cette activité par essence saisonnière, Sébastien Chaulet ne chôme pas. « J’ai enregistré une quinzaine de demandes d’intervention en un mois. Elles ne sont pas toujours justifiées, car certaines personnes s’affolent vite », tempère-t-il. Qui n’a vu son pique-nique troublé par l’arrivée intempestive de guêpes ? Leur ballet incessant autour des convives suffit souvent à gâcher un déjeuner en plein air. Mais encore faut-il distinguer ces quelques hyménoptères isolés, dont on viendra le plus souvent facilement à bout, d’un nid installé à proximité d’une habitation. L’affaire s’avère alors plus sérieuse. Ce repaire endormi pendant la saison froide se réveille avec les beaux jours. Tandis que la reine pond sans relâche, les larves ouvrières agrandissent le nid. Celui-ci peut se trouver dans une multitude d’endroits, collé dans une boîte aux lettres, sous une gouttière, un arbre creux, dans la terre.
Une quinzaine de décès par an
On estime qu’à l’âge de 20 ans, plus d’une personne sur deux aura été piquée au moins une fois. Dans la majorité des cas, les conséquences sont douloureuses mais bégnines (un œdème local de quelques centimètres, accompagné d’une légère induration). Il existe des réactions plus sévères pour les piqûres intrabuccales, sur la face ou le cou, sans oublier les allergiques et les personnes immunodéprimées. La France compte chaque année une quinzaine de décès liés aux piqûres d’hyménoptères. Le principe de précaution trouve donc ici tout son sens. Être utile aux autres tout en gagnant sa vie, c’est le choix qu’a donc fait Sébastien Chaulet, 29 ans, pompier professionnel dans le Val-d’Oise. « J’ai repris la microentreprise d’un ami qui souhaitait arrêter son activité et étendu mon secteur d’intervention à l’Oise où je réside. En tant que pompier, j’ai l’avantage d’avoir une formation de base et une solide expérience de terrain. »
Le prix de la tranquillité
Depuis le 1er mai 2012, les pompiers de l’Oise ne se déplacent plus pour détruire un nid d’hyménoptères, l’ancien conseil général justifiant ainsi une économie d’environ 150 000 euros par an. Les particuliers doivent désormais faire appel à un professionnel offrant la garantie d’un travail efficace, assorti d’une obligation de résultat. Celui-ci recourt à la méthode la plus appropriée suivant la situation du nid : pulvérisation, nébulisation ou encore poudrage.
Pour les abeilles qui sont une espèce protégée, mieux vaut avoir le réflexe d’appeler un apiculteur local. Mais cette règle écologique connaît quelques exceptions. « L’essaim peut présenter un caractère de dangerosité et se trouver dans un endroit inaccessible, il faut alors faire appel à un spécialiste qui dispose du matériel nécessaire », explique Sébastien Chaulet. Une intervention coûte 75 euros et peut aller jusqu’à une centaine d’euros. Le prix de la tranquillité.