Ainsi front, front, front…
Les travailleurs indépendants et le monde artisanal à l’assaut du bastion RSI (Régime social des indépendants) fatigués «d’être pompés jusqu’à la moelle», pour reprendre certaines formules du ressenti amer délivré sur le pavé parisien à l’appel du collectif «les Pendus» en début de semaine dernière. Des entrepreneurs des travaux publics sortant pelles sur pneus et autres chargeurs pour bloquer les entrées des agglomérations comme à Nancy, Metz ou encore Épinal. Des barrages filtrants pour sensibiliser sur le marasme non pas annoncé mais bien palpable au vue de la commande publique réduite à peau de chagrin. Des médecins, dentistes et autres infirmiers libéraux en cabinets fermés mais guichets de protestations ouverts contre le projet de loi sur la santé ou encore des routiers bravant l’interdiction dominicale de rouler pour mener des opérations de blocage après l’échec de leurs négociations salariales. Les contestations se réveillent et les inquiétudes ressurgissent après un certain silence, une latence où certains auraient pu croire à l’instauration d’une pseudo résignation. Ces fronts d’exaspération, qui se multiplient, laissent présager un «oui» flagrant à un autre front qui porte bien son nom et qui pourrait sortir des urnes aux élections départementales de la fin du mois. Ne pas en tenir compte serait une erreur. La lucidité se doit d’être de mise rapidement. Les raisons de la colère, souvent légitime, pourraient alors faire perdre tout simplement la raison, même à certains tenter de se tourner vers cette nouvelle ligne de front qui cache une toute autre réalité et bien peu de solutions. Tout un chacun a la possibilité républicaine d’éviter cet affront…