Emploi
Aides à domicile et agents hospitaliers : forts besoins en vue...
La crise sanitaire le confirme, le besoin en agents de services hospitaliers et en aides à domicile n’est plus à faire dans le Grand Est. À l’horizon 2030, le nombre d’emplois dans ces secteurs devraient augmenter de 2 000 chaque année à en croire une enquête de l’Insee régional parue fin décembre.
2 000 emplois créés chaque année à l’horizon 2030 dans les secteurs de l’aide à domicile et des agents hospitaliers ! C’est la prévision annoncée par l’Insee du Grand Est dans son enquête «De forts besoins en aides à domiciles et agents de services hospitaliers à l’horizon 2030» parue fin décembre (l’étude a été réalisée dans le cadre d’un partenariat entre la Direction régionale de l’Insee Grand Est et l’Observatoire régional de l’emploi et de la formation Grand Est). «Dans le Grand Est, près d’un emploi sur huit est exercé dans le secteur sanitaire et social en 2017. Si les effectifs dans le social sont en léger retrait depuis 2012, ceux des professions sanitaires continuent de progresser», peut-on lire dans cette enquête. «Sur l’impulsion d’un plus grand nombre de personnes âgées dépendantes (+ 3 300 chaque année), le nombre d’emplois augmenterait de deux mille chaque année jusqu’en 2030. Avec les départs de fin de carrière et les mobilités, un actif sur vingt neuf serait à remplacer annuellement. Les besoins seraient encore plus élevés dans l’aide à domicile, avec des potentielles difficultés pour les combler. Il en va de même dans les services hospitaliers, le contexte n’étant plus aux réductions d’effectifs après la crise sanitaire.»
Besoin d’infirmiers
À en croire l’Insee, les emplois sanitaires et sociaux évolueraient donc au même rythme que les populations auxquelles ils s’adressent. «Les emplois consacrés aux personnes âgées dépendantes sont supposés évoluer proportionnellement au nombre de ces personnes et à la sévérité de leur dépendance», assure l’Insee. «Dans un contexte où l’isolement familial a tendance à augmenter, l’hypothèse faite est que la répartition entre la prise en charge en institution et à domicile des personnes les plus dépendantes reste stable, malgré la promotion du maintien à domicile par les Conseils départementaux.» Au total, près de 30 000 emplois seraient créés dans le champ sanitaire et social jusqu’en 2030 dans la région dont 3 800 pour la prise charge de la dépendance à domicile et 2 500 pour la prise en charge de la dépendance en institution. Les personnes âgées (et leur évolution) seraient à l’origine du cinquième de la hausse des emplois actuels de ces secteurs (voir encadré). C’est dans la sphère des infirmiers que les besoins en formation s’affichent être les plus importants, et encore depuis la révélation faite par la crise sanitaire. «Chaque année, le nombre de professionnels à recruter pour atteindre les niveaux d’emplois projetés, compte tenu des départs de fin de carrière et des mobilités, correspondrait à 1/29e des actifs en exercice en 2017. Les besoins seraient donc forts sachant que le renouvellement moyen pour l’ensemble du marché du travail est de 1/41e.» Reste à savoir si ces besoins seront réellement comblés…
Personnes âgées dépendantes en hausse
3 000 ! C’est l’estimation annuelle du nombre supplémentaire de personnes âgées dépendantes dans la région. «Les taux de dépendance dans la population sont plus élevés à partir de 75 ans qu’entre 60 et 75 ans, et le sont davantage en institution, les entrées en établissement d’accueil étant souvent provoquées par la perte d’autonomie. À partir de 75 ans, la dépendance sévère concerne ainsi la moitié des personnes en institution et le vingtième des personnes vivant en ménage», assure l’Insee Grand Est. L’évolution de la population âgée dépendante «aura une incidence sur celle de l’emploi lié à la dépendance. Celui-ci devrait croître plus fortement à partir de 2021, des générations nombreuses du baby-boom atteignant 75 ans.»