Aider les acteurs du territoire à étendre les consignes de tri

Le tri des emballages ménagers et papiers en Hauts-de-France ne cesse de progresser : +3% comparé à 2021 (+6% en deux ans). L’an dernier, les habitants de la région ont trié en moyenne 78 kilos d’emballages ménagers et de papiers. Comme l’explique Sabine Haltebourg, directrice régionale Hauts-de-France de l’entreprise à mission Citeo, cette belle progression s’explique notamment par le déploiement de la simplification de la consigne de tri.

En 2022, les six millions d’habitants des Hauts-de-France ont trié en moyenne 60 kilos d’emballages ménagers : 24 kilos d’emballages légers (acier, aluminium, carton et plastique, soit +6,4%) et 36 kilos d’emballages en verre. En parallèle, les habitants ont trié en moyenne 18 kilos de papiers graphiques l’an dernier (+5,8%), «malgré un contexte de difficultés structurelles de la filière et de baisse de gisement», note Citeo.

L’Aisne, plus forte progression de la région

«Nous avons plutôt de bons chiffres en Hauts-de-France, et plus particulièrement dans la Somme et l’Aisne. Ce département connaît la plus belle progression de la région, avec 5,3% d’augmentation et +16% sur le tri des plastiques. Le syndicat départemental de traitement des déchets ménagers de l’Aisne, Valor’Aisne, qui couvre 90% de la population axonaise, a déployé l’’extension des consignes de tri en 2021. 2022 a donc été une année pleine en la matière, d’où ce vrai gap de performance», commente Sabine Haltebourg. Pour mémoire, l’ensemble des territoires de France devaient passer en extension des consignes de tri au 1^er janvier 2023. Les Hauts-de-France se hissent à la 7^e position en matière de tri et les initiatives régionales essaiment sur le territoire pour améliorer ces performances.

Citeo accompagne (financièrement et techniquement) les projets, par le biais d’un Appel à manifestation d’intérêt (AMI) qui a pour objectif de généraliser le tri dans l’espace public et de lutter contre la pollution générée par les déchets abandonnés.

Continuer à transformer le territoire

«Nous avons déployé dans l’Oise un AMI de grande ampleur sur tous les parcs et jardins des territoires du Syndicat mixte du département de l’Oise (SMDO), avec des abris bacs pour le tri», illustre Sabine Haltebourg. Au total, ce sont 566 corbeilles installées qui permettent de récolter une moyenne de 52 kilos d’emballages par an et par corbeille (29 tonnes par an pour l’ensemble du dispositif).

«L’Oise a été le premier département de la région à être passé à l’extension des consignes de tri. Et pour aller plus loin, une grande campagne de tri des papiers a été lancée dans l’ensemble des structures administratives, dont les écoles. Une stratégie payante, puisque le tri des papiers a progressé de 16%», ajoute Sabine Haltebourg. Pour la directrice régionale de Citeo, «le vrai sujet c’est de continuer à mettre sur pied des actions, pour garder le tri en tête et continuer à transformer le territoire».

«S’il y a un mot d’ordre à retenir, c’est : on ne lâche rien ! C’est d’ailleurs le slogan de notre nouvelle campagne de mobilisation», rappelle Sabine Haltebourg. Une mobilisation nécessaire : si 89% des Français déclarent trier leurs emballages, seuls 51% le font systématiquement. L’ambition de Citeo n’étant plus d’inciter à trier mais d’aider les citoyens à s’y tenir partout et tout le temps.

Sabine Haltebourg en est toujours convaincue : pour que le geste de tri devienne un réflexe quotidien, il faut continuer à faire œuvre de pédagogie. Et mettre en place un triptyque vertueux : le dispositif (la bonne poubelle au bon endroit avec le bon volume et la bonne couleur), la connaissance des consignes de tri (avec la bonne communication) et une motivation personnelle.

«L’enjeu, c’est le tri hors foyer. Permettre aux habitants de continuer ce geste lors de consommations nomades. C’est ce sur quoi nous allons travailler avec les collectivités en 2024. L’accueil des Jeux olympiques va faire office à mon sens d’accélérateur : nous nous devons d’être exemplaires, conclut la directrice régionale. Nos obligations en tant qu’entreprise à mission, c’est de continuer à accompagner les territoires, et dès l’année prochaine les Établissements recevant du public (ERP) sur des sujets nouveaux, pour aller chercher de la performance.»