Aéroport Paris-Beauvais : un redécollage très progressif

L’aéroport de Paris-Beauvais a repris ses activités commerciales après trois mois de suspension due à la crise du Covid 19. Mais le retour à la normale s’annonce long.

©Adobe.
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Depuis le 14 juin dernier, le trafic a petit à petit repris à l’aéroport de Paris-Beauvais, fermé depuis le 26 mars : avec seulement deux à quatre vols de la compagnie Wizz Air par jour dans un premier temps, puis à partir du 21 juin, neuf vols quotidiens de Ryanair. « La reprise effective a eu lieu le 1er juillet, mais nous n’assurerons en juillet et août que 30 à 40% des vols habituels, soit environ 35 rotations par jour contre les 80 en temps normal », explique le directeur commercial de la Sageb, Édo Friart.

Les passagers reprennent timidement le chemin des halls d’enregistrement.

Avec un taux de remplissage des appareils de l’ordre de 50%, le nombre de passagers n’atteint donc que 20% du trafic  habituellement enregistré à cette période de l’année. « Nous avions prévu pour cette année 4,3 millions de passagers, nous en totaliserons au mieux 1,7 million », poursuit Édo Friart. Les 250 salariés de la Sageb sont encore très majoritairement en chômage partiel, et si les commerces des deux terminaux ont pratiquement tous rouvert, ils n’enregistrent qu’une activité réduite, proportionnelle à la fréquentation.

Redonner confiance aux voyageurs

« Maintenant que les restrictions sanitaires sont levées sur l’ensemble des pays de l’Union européenne et que les voyageurs sont rassurés par les mesures barrières, les réservations reprennent », constate le directeur commercial. D’autant que de nouvelles destinations sont proposées par les compagnies : Volotea relie deux fois par semaine Ajaccio et Bastia depuis le 4 juillet, Wizz Air dessert Tirana en Albanie trois fois par semaine depuis le 15 juillet et Larnaca à Chypre quatre fois par semaine à compter du 2 août. « Malgré cette situation très tendue, l’aéroport de Paris-Beauvais dispose de deux atouts majeurs : il s’adosse à des compagnies solides, flexibles, qui savent gérer des situations de crise, et il est basé sur le modèle low cost, le plus susceptible de générer du trafic », constate-t-il.

Les navettes de bus à destination de Paris fonctionnent à nouveau, mais à vitesse réduite.

En revanche, il subit le climat général défavorable à l’ensemble du transport aérien, avec des projets de loi très restrictifs, au profit du train, qui pourraient à terme le fragiliser encore plus. « L’impact environnemental du transport aérien est plus faible qu’on ne le croit : selon les carnets de la Chaire Pégase, 91% des français surestiment les émissions de CO2 liées au transport aérien, qui n’en génère que 2 à 3%, alors que les activités liées à Internet en représentent 4% et l’industrie textile 8 à 10% », se défend Édo Friart.

Selon lui, cette situation inédite ne remet pas en cause le projet de base Ryanair à l’aéroport de Paris-Beauvais, dont l’installation prévue pour octobre prochain sera néanmoins retardée. Et le retour à une activité normale de la plate-forme n’interviendrait pas avant un an, voire deux.

Une situation totalement inédite pour Édo Friart, directeur commercial de la Sageb, qui n’envisage pas le retour à la normale avant 2021 voire 2022.