Adopter un pied de vigne… une idée d'avenir

Anne-Laure Anthyme et Yoram Salamon dirigent Mes vignes en coffret. L'idée : offrir un ou plusieurs pieds de vignes issus d'un domaine trié sur le volet, et éventuellement une visite ou un week-end au sein de ce dernier. Rencontre avec les deux associés, amis à la ville.

Yoram Salamon et Anne-Laure Anthyme, dirigeants de Mes vignes en coffret. © Mes vignes en coffret
Yoram Salamon et Anne-Laure Anthyme, dirigeants de Mes vignes en coffret. © Mes vignes en coffret

Mes vignes en coffret, c'est une histoire de passion, et de transmission. «Je suis née dans le Nord, et c'est mon grand-père, passionné de gastronomie, qui m'a appris les vins dès l'âge de 13 ans. C'était une autre époque !», sourit Anne-Laure Anthyme, fondatrice du site de vente en ligne. «Il y a 12 ans, je cherchais une idée de cadeau originale avec ma sœur, nous avons découvert un vignoble près de Saumur qui proposait de l'adoption de pieds de vignes pour vendre ses bouteilles… j'ai adoré l'idée et je me suis dit 'pourquoi ne pas faire ça à l'échelle nationale, en proposant des visites et des nuits en chambre d'hôte au domaine'. De là, est née ma société», explique l'entrepreneuse.

Le site propose l'adoption de pieds de vigne pour un an ou plus, pour toutes les bourses et, selon la formule choisie, des visites ou week-ends en chambres d'hôtes dans l'un des douze domaines partenaires qu'elle a sélectionnés, dans les grandes régions françaises, mais aussi en Italie et au Portugal. Lors de la récolte, les clients reçoivent le vin de leur vigne, qu'il soit rouge, blanc ou rosé. La dirigeante travaille avec les mêmes vignerons «depuis des années». «Une relation de confiance et d'amitié s'est nouée avec eux. «J'aime leur côté passionné et passionnant… j'apprends tous les jours, parce que le vin est un domaine qui se renouvelle tout le temps».

Commandé presque exclusivement pour être offert, le coffret «s'adresse à tout le monde : connaisseurs ou néophytes, à des gens intéressés ou qui veulent en savoir plus sur le vin. Hommes, femmes… Même si nous voyons que le cadeau est très souvent offert par des femmes à des hommes», continue-t-elle.

Philippe et Pascale Blancard du domaine de La Portanière. © Domaine de La Portanière

Une application ludique et pédagogique

L'entreprise poursuit sa route, mais se trouve confrontée, il y a quelques années, à une contrainte de compétitivité accrue. Les coffrets liés à l'œnologie sont à la mode. C'est là qu'intervient, il y a deux ans, Yoram Salamon. «Yoram est mon ami depuis plus de 30 ans. Son expertise du marketing digital est ultra importante pour la société. Il s'est imposé à moi comme une évidence qu'il me rejoigne pour le développement», confie Anne-Laure. «Je suis arrivé à un moment où la concurrence se développait beaucoup, or avec ma casquette de dirigeant d'agence web (Les Frères Salamon, ndlr), je me suis attelé à faire un audit général du site, à retravailler le parcours client, les réseaux sociaux, etc», confirme Yoram.

Élément décisif, une application sera lancée en janvier. Elle deviendra «le point névralgique» de l'expérience client, notamment pour que les «adoptants» aient un contact direct avec leur vigneron et leur(s) pieds de vigne(s). «Par ailleurs, en plus de notre blog, nous souhaitons 'gamifier' notre appli mobile pour leur faire connaître de mieux en mieux l'univers du vin. L'idée est de dire 'devenez expert en vin'. Et de mettre en place une sorte d'académie pour devenir 'sommelier mes vignes en coffret'. Avec aussi des webinars d'œnologie, par exemple».

«L'année d'adoption doit être folle !»

«Je souhaite vraiment construire une expérience client la plus immersive possible. J'ai envie que les gens vivent une expérience unique. L'année d'adoption doit être folle ! Il y a un vrai travail créatif derrière. On est dans de l'artisanat high tech ! Car ce n'est pas un produit de luxe, mais de savoir-faire. Et puis, ce qui m'anime, c'est que pour moi notre concept a en lui quelque chose de très authentique, très intime. Le lien avec la vigne, le lien entre celui qui offre et celui qui reçoit…», souligne Yoram Salamon.

«L'engouement pour le vin français est permanent»

L'entreprise, qui compte actuellement cinq personnes, «se développe d'année en année», s'enthousiasme Anne-Laure. «On espère agrandir l'équipe rapidement !». L'entrepreneuse souhaite d'ailleurs proposer ses coffrets à l'international : «J'aimerais développer et vendre dans d'autres pays. Notamment en Chine et aux États-Unis où le concept existe encore très peu», complète son associé. «C'est mon but ultime, parce que l'engouement pour le vin français est permanent, et il est international», ajoute-t-il.

«Nous lançons également le BtoB en 2025, car nous commençons à avoir de plus en plus de demandes de la part des entreprises. Enfin, nous allons également lever des fonds cette année» pour continuer à ancrer Mes vignes en coffret comme un des acteurs incontournables de cet environnement très dynamique».

Le domaine La Portanière, 13 hectares de vignes sur les coteaux schisteux du Var. © Domaine de La Portanière

Mes vignes en coffret en quelques chiffres

- 25 000 pieds de vigne adoptés depuis 2012

- 3 000 à 5 000 bouteilles expédiées par an

- 400 coffrets vendus par an

- 12 vignerons partenaires