Adolescent tué près de Perpignan: ouverture d'une information judiciaire

Une information judiciaire a été ouverte vendredi pour meurtre sur mineur, au lendemain de la découverte du corps d'un adolescent de 14 ans dans un pavillon des Pyrénées-Orientales, après que son beau-père et sa mère ont été interpellés dans le Val-d'Oise, où...

Des scellés placés sur la porte d'une maison où un adolescent a été retrouvé mort, le 25 octobre 2024 à Alenya, dans les Pyrénées-Orientales © IDRISS BIGOU-GILLES
Des scellés placés sur la porte d'une maison où un adolescent a été retrouvé mort, le 25 octobre 2024 à Alenya, dans les Pyrénées-Orientales © IDRISS BIGOU-GILLES

Une information judiciaire a été ouverte vendredi pour meurtre sur mineur, au lendemain de la découverte du corps d'un adolescent de 14 ans dans un pavillon des Pyrénées-Orientales, après que son beau-père et sa mère ont été interpellés dans le Val-d'Oise, où ils avaient fui, a annoncé le procureur de Perpignan.

La levée du corps d'Emilio, jeudi, a révélé "un décès remontant à plusieurs jours et la présence de multiples traces de violence", a déclaré vendredi le magistrat, Jean-David Cavaillé, dans un communiqué.

Une information judiciaire a été ouverte contre la mère et "toute autre personne mise en cause", a-t-il en outre annoncé en fin de journée à l'AFP. Un mandat d'amener a été délivré pour la mère, afin qu'elle soit placée en détention dans les Pyrénées-Orientales, a-t-il ajouté.

Son concubin, un homme de 42 ans qui avait été hospitalisé après "absorption médicamenteuse", a été placé en garde à vue dans le Val d'Oise, où il pourra désormais être auditionné, a précisé M. Cavaillé.  

L'affaire, révélée par le quotidien régional l'Indépendant, a débuté par le témoignage d'un ami du beau-père auprès du commissariat d'Argenteuil, dans le département où le couple avait fui. Ce témoin avait alors rapporté que le quadragénaire, originaire du Val d'Oise, lui avait confié "avoir +fumé+ son beau-fils", selon un communiqué du parquet.

Les gendarmes se sont alors rendus au domicile du couple à Alénya, à une dizaine de kilomètres au sud-est de Perpignan, où ils ont découvert la dépouille du garçon.

Devant la maison familiale, où des scellés ont été posés, plusieurs connaissances du jeune Emilio ont déposé des fleurs vendredi et témoigné de leur "tristesse", a constaté un photographe de l'AFP.

"Je trouvais ça important car c'est une petite commune, on se connaît tous, c'était normal de venir faire un petit geste en sa mémoire", a déclaré sous couvert d'anonymat l'une d'elle, qui a connu le garçon en tant que surveillante au collège de Saint-Cyprien.

"Il y a beaucoup de colère et d'indignation face à ce déferlement de violence qui a manifestement causé la mort du jeune Emilio, c'est un choc pour tout le monde", a déclaré à l'AFP le maire PCF d'Alénya, Jean-André Magdalou, appelant "à la retenue et la décence" pour la victime et "sa petite soeur, qui a besoin de se reconstruire".

Soupçons de maltraitance

Le couple était arrivé depuis peu "dans ce lotissement tranquille d'une commune tranquille" des Pyrénées-Orientales, avec Emilio, qui venait de faire sa rentrée au lycée Bourquin d'Argelès-sur-mer, et sa petite soeur de neuf ans, scolarisée après la rentrée au sein de l'école de la ville, a précisé l'édile.

Il a évoqué "des violences intra-familiales". "Ce sont des enfants qui ont eu une vie difficile", a ajouté le maire de cette commune d'un peu plus de 3.700 habitants.

Le père des deux enfants, domicilié dans la commune voisine de Théza, a confié à l'Indépendant avoir eu "des soupçons de maltraitance" contre son fils et avoir "fait un signalement il y a quelques années".

Le procureur a précisé que la famille était "connue pour des procédures en lien avec une séparation conflictuelle du couple parental".

Le beau-père d'Emilio a "déjà été condamné pour violences et infractions à la législation sur les stupéfiants", selon le procureur.

La mère, "jamais condamnée", était assistante maternelle dans la commune voisine de Saint-Cyprien, en bord de mer.

Devant le portail blanc à l'entrée du pavillon, Isabelle est venue avec son fils, qui a côtoyé Emilio depuis la maternelle. Elle décrit un garçon "un peu taciturne" et se souvient que son fils avait "remarqué cette balafre au niveau de la figure, il avait des dents cassées".

"Il était salement amoché au niveau des dents et des lèvres", se rappelle son fils Ian. "Il m'a raconté qu'il avait eu un accident en moto avec son beau-père", poursuit l'adolescent, ajoutant qu'Emilio ne parlait "presque jamais" de sa famille.

La petite soeur "a été placée à l'aide sociale à l'enfance", a précisé le maire.

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