ADES Metrology devient Sésame expertises
Marie-Christine Moretti a créé ADES en 2004, avant de mettre fin à l’aventure à cause d’ennuis de santé. Plus battante que jamais, elle revient avec Sésame expertises, spécialisée dans la métrologie mais aussi la gestion des risques liés à l’intelligence économique.
Il y a des histoires qui résonnent plus que d’autres et surtout qui forcent l’admiration. En 2004, Marie-Christine Moretti s’était lancée dans le domaine de la métrologie en créant ADES, une entreprise basée à Famars. Déjà, un sacré pari. «Nous avons été les premiers prestataires en termes de métrologie à faire de la digitalisation, raconte-t-elle. Tout le monde nous disait que ça ne fonctionnerait pas !» De quoi s’agissait-il exactement ? «A partir d’une pièce physique et de scans, on établissait un plan en 3D qui s’appelle un nuage de points. Nous, nous étions spécialisé dans l’acquisition de ce nuage de points.» De là naîtra ensuite toute la technologie autour des imprimantes 3D… A l’époque, Marie-Christine Moretti s’occupe de tout : la partie commerciale, l’expertise et même la formation. Et ADES se développe. L’entreprise est même prospère. Mais des ennuis de santé la stoppent durant dix-huit mois…
«Donner à manger aux imprimantes»
Dernièrement, Marie-Christine Moretti s’est lancée dans une nouvelle aventure. Tête baissée, comme d’habitude. Ades a laissé la place à Sésame expertises, toujours à Famars. «Je prônais la résilience auprès de mes clients, dévoile-t-elle. Et bien je me la suis appliquée à moi-même. J’ai été poussée par des partenaires, comme l’Aria (Agence régionale de l’industrie automobile). On m’a dit : ‘Marie-Christine, tu ne vas tout de même pas t’arrêter là !‘» Mais pas question de faire table rase du passé. Forte de seize années de savoir-faire, la métrologie reste au cœur de cette nouvelle entreprise. «La métrologie 3D, précise l’intéressée. C’est-à-dire de la reconception de pièces à l’existant, avec comme objectif de les exploiter en CAO (conception assistée par ordinateur) au niveau des bureaux d’études, pour faire des comparaisons ou des prises de côte en ligne. Mais aussi pour donner à manger à une imprimante 3D, afin de refaire des modèles de toutes les tailles.» De petits nounours en chocolat ont, par exemple, été scannés puis refaits dans une hauteur de 3 mètres. Il s’agissait d’une commande pour le Tour de France.
Comprendre le pourquoi du comment
Désormais, Sésame expertises développe aussi ses compétences dans le domaine de la sécurité des données, et surtout dans l’univers 4.0. Dans son viseur : l’intelligence économique. «La partie ‘veille’, détaille Marie-Christine Moretti : qui est mon concurrent ? qui est mon fournisseur ? etc. Mais aussi identifier les utilisateurs. Passer d’une industrie classique à une industrie 4.0, ça ne se fait pas du jour au lendemain. Si vous n’organisez pas votre façon de travailler, en prenant en compte les risques, vous allez avoir de gros soucis.» De quels risques s’agit-il ? «Le plus important, c’est l’intelligence économique (social engineering en anglais).» C’est une pratique de manipulation psychologique à des fins d’escroquerie. «On sensibilise nos clients pour qu’ils mettent en place une organisation interne qui permet aux salariés de comprendre le pourquoi du comment et se l’approprier, pour que même chez eux, ça devienne un réflexe.» Par exemple ? «Eviter les paramètres standard de protection des tablettes, des ordinateurs et autres box, pour bloquer tout risque de piratage. Mais aussi ne rien dévoiler de son entreprise à l’extérieur.» En fait, Sésame expertises pousse les portes des entreprises pour leur apprendre à bien les refermer derrière elles…