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Le 21 janvier, Dominique Méda remettait en question «la mystique de la croissance» lors d’une conférence à Nancy.
Dominique Méda
Philosophe et sociologue
1.Comment sommes-nous devenus des sociétés fondées sur la croissance ?
Dominique Méda : Au 18ème siècle, toutes les attentes se sont focalisées sur la production. Adam Smith résume ceci en un seul but : produire le plus possible. Cet objectif assure un surcroît de confort, mais aussi d’égalité, de civilité et de démocratie. Avec la révolution industrielle, la production décolle et amène de tels changements que l’intérêt exclusif se renforce. La seconde guerre mondiale et l’invention du PIB, accompagnés de bouleversements majeurs des conditions de vie, ont achevé de lier dans l’esprit de tous, progrès et croissance.
2.Vous dites que le PIB est un indicateur «pervers». Pourquoi ?
DM : Il oublie l’impact de la production sur la nature, ainsi que des activités essentielles à la reproduction de la société et au bien-être social : les moments en famille, les loisirs, le bénévolat… Et il est sourd aux inégalités dans la consommation ou la production.
3.Quelle est la solution ?
DM : Il est urgent d’utiliser d’autres indicateurs de richesse alternatifs au PIB capables de nous alerter sur les risques que nous encourons : l’empreinte écologique, l’indicateur de santé sociale, l’indicateur de progrès véritable…