Acheter sa voiture comme un logement

L’achat ou la vente d’une voiture d’occasion est une circonstance pleine d’aléas. Venue de l’est de la France, l’Agence automobilière propose de professionnaliser la démarche et d’appliquer au négoce de l’automobile d’occasion les règles en vigueur dans les négociations immobilières. Rencontre avec Pierre-Yves Ameel qui lance le concept à Calais.

M. Pierre-Yves Ameel à son bureau au sein de la pépinière d’entreprises de Calais.
M. Pierre-Yves Ameel à son bureau au sein de la pépinière d’entreprises de Calais.

La quarantaine élégante, Pierre-Yves Ameel a le sourire et l’urbanité de quelqu’un qui a fait du commerce sa vocation. Au sortir de ses études, il s’oriente par goût vers l’automobile. Un important carrossier régional, puis deux marques allemandes l’emploient durant deux décennies. À quarante ans, Pierre-Yves Ameel trouvait pesante la pression exercée sur les vendeurs par sa hiérarchie. Une divergence qui aboutira à une rupture conventionnelle. «Je voulais retrouver ma liberté», commente sans ambages l’intéressé.

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Un concept parti de l’est de la France

Pour rester dans l’automobile, M. Ameel s’intéresse au marché de l’occasion et découvre l’Agence automobilière, une entreprise créée en 2004 par Christophe Winkelmuller à Mulhouse. Une seconde agence suit en 2008 à Colmar et une première franchise voit le jour à Saint-Dié-des-Vosges. Depuis, le réseau s’est étoffé : 70 agences sont ouvertes en France tandis que la marque s’implante en Allemagne, en Belgique, en Espagne et au Portugal. Le site internet du réseau (agenceauto.com) est l’outil central qui permet de mettre en présence acheteurs et vendeurs.

Pierre-Yves Ameel à son bureau au sein de la pépinière d’entreprises de Calais.

Au sein de la pépinière d’entreprises de la zone Marcel-Doret à Calais, Pierre-Yves Ameel travaille sous le régime de la «licence de marque» pour l’Agence automobilière. Sa clientèle est constituée de ceux qui n’ont pas le temps de vendre eux-mêmes. Une fois le contact établi, M. Ameel exerce ce qu’il appelle son «devoir de contrôle des assertions du vendeur». Il dresse un «état des lieux» du véhicule, «comme dans l’immobilier». Ensuite, tout l’art consiste à mettre en présence vendeur et acheteur. Une fois cette étape franchie, tous les règlements s’effectuent par chèque. Non content d’avoir ce paiement réputé sécurisé en mains, M. Ameel vérifie que le chèque n’a pas été émis frauduleusement. Autre avantage mis en avant par l’Agence automobilière : comme l’essentiel se passe par Internet et que le véhicule n’est en exposition nulle part (sauf sur l’écran d’ordinateur des acheteurs potentiels), le vendeur profite de sa voiture «jusqu’à la dernière minute».

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Objectif : 100 agences

Comment M. Ameel rémunère-t-il son travail ? Des frais de dossier, compris entre 39 et 69 €, sont facturés au vendeur. Quant à l’acheteur, il supporte une commission calculée «selon un barème public». La qualité de l’expertise effectuée par les responsables des agences permet au réseau d’offrir une garantie de trois mois à l’acheteur. «Le service apporté aux clients», dixit M. Ameel, permettra sans doute à l’Agence automobilière d’atteindre son objectif de 100 agences fin 2018.