Rencontre avec Valentin Belleval, maire d’Hazebrouck
«Accompagner nos populations à changer leur façon d’habiter»
Avec 22 000 habitants, Hazebrouck est une ville majeure de la Flandre et de sa communauté de communes, la CCFI. Avec deux enjeux défis majeurs en ligne de mire, identifiés par Valentin Belleval et ses adjoints : la mobilité et l’aménagement du territoire.
«Une grande ville à la campagne, connectée aux grandes métropoles de par son réseau routier et la gare, mais aussi éloignée de celles-ci , tel est le regard de Valentin Belleval sur sa ville d’Hazebrouck. «Et comme pour tous les territoires périurbains, la transition implique deux axes : la mobilité ou comment favoriser l’abandon progressif de la voiture ; et l’aménagement du territoire ou comment accompagner nos populations à changer leur façon d’habiter, changer de paradigme pour arrêter de consommer le foncier agricole et rénover les friches industrielles et le centre-ville.»
«Un réseau de transports en commun cohérent»
Renforcer l’accès de tous aux transports en commun, que ce soit pour les déplacements professionnels ou personnels, est la première ambition portée par Valentin Belleval. A ce titre, la communauté de communes de Flandre-Intérieure occupe une place centrale pour mettre en oeuvre la volonté politique des élus d’Hazebrouck. «Il faut apporter de nouvelles solutions sur la question de la mobilité, de meilleurs outils pour la transition, et cela se passe à l’échelle de la Communauté de communes. Je pense par exemple au vote par la CCFI d’un schéma cyclable pour lequel la Communauté de communes finance jusqu’à 75% des investissements qu’une commune seule ne pourrait réaliser.»
Il poursuit : «L’étape suivante, c’est la structuration d’un vrai réseau de mobilité, d’un réseau de transports en commun cohérent pour offrir des solutions concrètes à nos habitants. Ils n’ont pas toujours aujourd’hui de solution alternative à la voiture ! Et là aussi, c’est du ressort de l’organe intercommunal. Cela fonctionne au sein de la communauté urbaine de Dunkerque, pourquoi pas ici ?» Planifiée par les élus communautaires, la mise en oeuvre de cette nouvelle politique de mobilité est imminente avec un objectif de mise en route programmé pour 2025. «A l’échelle de la ville, nous avons également voté un nouveau plan de mobilité pour adoucir les déplacements de nos habitants, avec notamment le réaménagement de chemins piétons.»
«Il faut casser le mythe de la vie à la campagne»
L’aménagement du territoire est le second pilier de la politique de transition impulsée par Valentin Belleval. Avec la volonté d’arrêter de consommer le foncier agricole. «Il faut rendre de nouveau sexy la manière d’habiter en ville, plaide-t-il. Il faut casser le mythe de la vie à la campagne qui impliquerait d’acquérir un pavillon individuel, à l’écart de la vie de la collectivité. Les habitants doivent y participer sans quoi l’avenir de la ville est en péril !».
Autrement dit, la volonté de l’élu est d’abandonner les programmes immobiliers individuels en périphérie, au profit des logements collectifs en centre-ville. «La consommation de foncier agricole a des conséquences néfastes, cela favorise les inondations par exemple, il faut donc un vrai changement dans la mentalité des élus locaux !». Une vision qui se traduit par «la reconquête des friches urbaines, comme nous l’avons fait sur les 3 hectares des anciens abattoirs d’Hazebrouck où seront construits des habitats collectifs ainsi qu’un pôle d’excellence agro-économique. Nous devons complètement changer la manière d’aborder l’aménagement du territoire pour attirer les jeunes ménages en centre-ville. Il faut recréer la ville sur la ville et favoriser l’intégration des hommes dans la vie de la ville».
L’accent sera donc mis par le maire d’Hazebrouck, au cours de son mandat, sur les programmes d’habitat collectif afin de «redonner un attrait à la vie en centre-ville, en veillant toutefois à ne pas surdensifier certains quartiers. Mon rôle est à la fois de rencontrer les promoteurs et les investisseurs, et d’être pédagogue avec les citoyens. Et je dois dire que ça marche plutôt bien, la stratégie est payante». Et Valentin Belleval de conclure : «En résumé, nous devons créer les conditions pour proposer des alternatives à la voiture et pour arrêter de consommer du foncier agricole. C’est à ce titre une vraie politique écologique !».