Territoires

Accélérer le covoiturage domicile-travail en Moselle...

À l’heure de changer impérativement de paradigme sur bien des plans de nos quotidiens, pour s’adapter au réchauffement de la planète et faire face à l’explosion des prix des carburants, les solutions alternatives au tout voiture sont dans l’air du temps. En Moselle, le covoiturage est dynamique. Metz est en la matière une bonne élève hexagonale et la récente ouverture des lignes Covoit’ici Boulay-Metz est encourageante. Et riche de potentialités, quand on sait que 8 Français sur 10 rouleraient en solo les matins...

Avec les impératifs climatiques et économiques, le covoiturage séduit un nombre croissant de personnes. Une pratique perfectible et à potentialités.
Avec les impératifs climatiques et économiques, le covoiturage séduit un nombre croissant de personnes. Une pratique perfectible et à potentialités.

«Pensez à covoiturer». C’est désormais, selon la loi Climat et Résilience, l’un des trois messages obligatoires à mentionner sous chaque publicité automobile. Une pratique de plus en plus courante, mais qui demeure encore marginale dans les modes de déplacements. Ainsi, une étude de circulation menée par Vinci, résultant de l’analyse des données de ses caméras à proximité des principales agglomérations françaises, entre mai et juin dernier, révélait que plus de 85 % des automobilistes roulent seuls dans leur voiture le matin sur l’autoroute. Entre 7 h et 10 h, ce taux grimpe à 87 % pour redescendre à 79 % à partir de 10 h. Si le réseau autoroutier ne représente que 1 % du réseau routier hexagonal, c’est 30 % des distances parcourues et 25 % des émissions de CO2. Des indicateurs évocateurs quant à l’usage et l’évolution du covoiturage. Certainement, une telle étude mériterait d’être poussée sur de plus larges et diverses portions des routes et villes de France.

Dépasser les freins...

La pandémie de Covid-19 aurait-elle favorisé une stagnation, voire une décrue du covoiturage, avec notamment le développement du télétravail ? D’autres paramètres entrent en ligne de compte : des horaires de travail différents, même entre gens de même proximité géographique, l’organisation de la vie courante de chacun et les aléas allant de pair. Entre déposer et récupérer ses enfants à l'école à telle heure, faire ses courses, pratiquer une activité culturelle ou sportive, fréquenter une association, s’occuper d’un parent ou d’un proche avant ou après aller au travail, le covoiturage apparaît comme un frein et une contrainte à une indépendance, aux choix et changements aux moments où l’on veut. D’autres interrogations se posent : le covoiturage se pratique-t-il sur de courtes distances davantage que sur des parcours longs ? La responsabilité de transporter d’autres personnes est-elle source de craintes et de réserves ? Comme le coût des assurances, du carburant ? Créer des relations, faire des connaissances, ces arguments suffisent-ils pour inciter au covoiturage ? Visiblement oui, selon les données de l’Observatoire national du covoiturage quotidien qui recense les statistiques globales année après année.

Les lignes Covoit'ici Boulay-Metz

Ainsi, apprend-on, qu’en termes de trajets effectués par ce moyen, Metz figure dans le top 10 des villes hexagonales (5 371 trajets effectués en février dernier). On ne peut que se réjouir des milliers de litres de pétrole et de la somme de CO2 économisés. Sur les territoires, les collectivités et acteurs de la mobilité agissent. Concrètement. Ainsi, le 23 mai dernier, la Communauté de communes de la Houve et du Pays Boulageois, en partenariat avec l’Eurométropole de Metz, a ouvert des lignes Covoit’ici Boulay - Metz. Ce service, développé par la société Écov, propose à une communauté de covoitureurs de se connecter en temps réel sur des lignes de covoiturage sans réservation, grâce à une application. Ces dernières fonctionnent comme des lignes de bus : pas besoin de réserver à l’avance, il suffit simplement de se rendre à l’arrêt où des panneaux lumineux préviennent les conducteurs de la présence d’un passager. Ces lignes permettront aux conducteurs et passagers de faire leurs trajets gratuitement et sans réservation depuis Boulay, Varize-Vaudoncourt, Volmerange-lès-Boulay ou Condé-Northen, vers Metz le matin (de 6 h 30 à 8 h 30), et dans le sens inverse depuis Metz le soir (de 17 h à 19 h). Opportun et cohérent. En effet, la typologie moyenne du covoiturage, toujours selon les données de l’Observatoire national, est de 25 km, sur des créneaux principaux, de 7 h à 8 h et de 17 h à 18 h.