Aménagements urbains

Abbeville multiplie les grands projets

À la tête de la municipalité depuis les dernières élections, Pascal Demarthe réceptionne et accompagne certains projets d’ampleur lancés précédemment. L’édile a décidé de s’inscrire dans cette logique d’aménagement et de réhabilitation pour permettre à Abbeville de gagner en attractivité.

Abbeville veut gagner en attractivité. @Aletheia Press/ DLP
Abbeville veut gagner en attractivité. @Aletheia Press/ DLP

« Nous avons compté six grands projets sur les six ans de la mandature. Financièrement, tous rentrent dans le budget. Certains sont amenés à débuter très vite, et d’autres, sont prévus sur le plus long terme », explique Pascal Demarthe, maire d’Abbeville. 

« Nous venons de réceptionner les travaux du Conservatoire à rayonnement inter-communal engagés sous la précédente mandature. C’est un outil de très grande qualité qui va nous permettre d’engager une nouvelle dynamique et de resserrer nos liens avec Amiens Métropole, ce qui est une nouveauté pour notre territoire. Nous avons aussi pour ambition de travailler avec la métropole amiénoise sur des évènements comme le festival du film ou de la bande dessinée », ajoute-t-il.

Gagner en attractivité

Abbeville, qui a intégré le dispositif national "Action cœur de ville", s’est engagée dans un long processus de réhabilitation de son centre-ville avec pour objectif de faire revenir la population. Elle mise, notamment, sur la rénovation thermique et l’accessibilité des logements. 

« Nous avons déjà pu observer la reprise d’une vingtaine de commerces, ce qui n’est pas négligeable », analyse Pascal Demarthe qui avait, quelques semaines après son installation mis en place des marchés nocturnes chaque vendredi avec des animations dont un concert. « Cela a vraiment eu du succès, notamment auprès des touristes qui sont venus nombreux. Nous allons réitérer l’expérience l’été prochain », dit-il.

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Le Conservatoire a été livré en février dernier. @CA de la Baie de Somme

Véritable porte d’entrée sur la baie de Somme, Abbeville est aussi traversée par la Véloroute Vallée de Somme, portée par le Conseil départemental. Cet itinéraire, qui s’étend jusqu’à Saint-Valery, va permettre la création d’un aménagement paysager le long du fleuve, jusqu’au Pont de la femme nue. 

« Nous allons en profiter pour restructurer et réaménager l’avenue de la gare, qui est aujourd’hui vieillissante. Nous souhaitons que les touristes puissent, dès leur arrivée, y trouver une offre d’hébergement de qualité et du commerce », détaille Pascal Demarthe qui évoque l’animation des quais et la création d’un port de plaisance « dans un second temps ». Pour compléter l’offre culturelle, la ville travaille actuellement sur l’extension du musée pour accueillir l’œuvre du peintre Alfred Manessier.

Favoriser l’emploi

Côté économie, Abbeville doit voir prochainement l’arrivée de la Chambre des métiers et de l’artisanat et, avec elle, la création d’un pôle de formation agile. « Il ne s’agit absolument pas d’entrer en concurrence avec les enseignements dispensés au lycée des métiers Boucher-de-Perthes par exemple, mais d’une offre complémentaire qui viendrait s’adapter à la demande », confie l’élu qui salue par ailleurs l’installation d’entreprises, dans le secteur de la maroquinerie, de la logistique, mais aussi plusieurs artisans. Une dynamique qui devrait bénéficier aux quartiers les plus défavorisés de la ville qui vont, eux aussi, entrer dans une phase importante de rénovation.

Les travaux de réhabilitation des quartiers Soleil levant – Bouleaux platanes débuteront, au plus tard, en septembre pour s’achever en 2025. « Les habitants entendent parler de ce projet depuis 2015. En plus de la question du logement, nous allons installer ici un lieu dédié aux commerces, un pôle associatif, sportif et de services », note Pascal Demarthe. Evalué à 30 millions d’euros, le projet bénéficie du soutien de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru). « Sur tous les dossiers d’aménagement, c’est un travail collectif où des partenariats forts ont été noués », se félicite l’élu.

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Les quartiers Soleil levant – Bouleaux platanes vont être entièrement repensés. @ PRH/ agence Philippe Thomas architecte paysagiste

Réhabilitation du stade Paul Delique

Dans un second temps, l’élu souhaite s’attaquer au stade Paul Delique. Cette structure sportive, datant du début du siècle, a connu ses heures de gloire en même temps que celle du SC Abbeville, équipe de foot mythique dont le centre d’entraînement est toujours installé aux abords du stade. Mais aujourd’hui, les installations qui comptent également des cours de tennis et une piste d’athlétisme, ne répondent plus aux normes.

Pascal Demarthe avait, dès sa campagne électorale, dévoilé ses ambitions pour réhabiliter cet ensemble sportif. Création d’une piste de 400 m homologuée, d’un terrain de foot synthétique pour améliorer les conditions de jeux ou encore le remplacement de l’actuelle tribune tôle pour une installation plus sûre… les ambitions sont nombreuses. « Nous serions sur un budget entre 5 et 6 millions d’euros. Mais ce projet entre dans le Plan JO qui a pour objectif la restructuration des équipements sportifs. Nous pourrions être accompagnés à hauteur de 70% », note l’élu.

Deuxième Guerre mondiale et reconstruction

« On associe plus facilement le département de la Somme à la Première Guerre mondiale, mais l’histoire d’Abbeville est intimement liée à la Seconde, notamment avec la bataille d’Abbeville en 1940. Il n’y a rien sur notre territoire qui traite de cette période », rappelle Pascal Demarthe qui souhaite aujourd’hui créer un centre d’interprétation pour aborder de façon pédagogique ce sujet.

« Nous n’avons pas l’ambition de réinventer le mémorial de Caen, mais de proposer un outil innovant où le numérique pourrait jouer un rôle important à destination, notamment, des scolaires. C’est aussi, à mon sens, une initiative intéressante d’un point de vue du tourisme de mémoire », ajoute-t-il. L’édile souligne également : « Abbeville a été détruite à 70 % pendant le second conflit mondial, c’est une ville de la reconstruction. »

Pour cela, il imagine la création d’une « maison de la reconstruction » en plein centre-ville reprenant tous les codes de l’époque. « Nous avons déjà le mobilier », confie-t-il.