A31bis : l’autoroute de la dernière chance…
L’A31bis, une réalité… sur le papier ! Le gouvernement a confirmé que l’infrastructure autoroutière figurait parmi les priorités de l’État. Le plus dur commence entre débat public, recherche de financement et négociation au sein des collectivités territoriales.
Feu vert obtenu pour l’A31bis ! Le rapport de la commission Duron a convaincu le gouvernement de faire de cette infrastructure autoroutière, vitale pour la Lorraine et son développement (l’A31 actuelle arrivera inévitablement à saturation en 2030), une priorité nationale en matière de construction. Une prise de position accueillie par la quasi-totalité des décideurs politiques et économiques régionaux comme une bonne nouvelle. «C’est l’autoroute de la dernière chance», assure Roger Cayzelle, le président du Conseil économique social et environnemental de Lorraine (CESEL). Ce long ruban s’affiche comme un maillon fort de la chaîne de redynamisation et revitalisation de tous les territoires lorrains. Reste aujourd’hui à jouer la carte réelle du collectif et les anciens débats sur l’arlésienne A32, il y a une dizaine d’années, laissent présager des négociations houleuses concernant cette infrastructure surtout à la veille des échéances électorales de 2014.
La fin des querelles…
«Il faut que nos politiques oublient leur chapelle et leurs querelles, qu’ils fassent cause commune ! Que tous ceux qui croient en l’avenir de l’économie régionale, chacun dans sa sphère d’influence, s’engagent et pèsent de tout leur poids pour porter ensemble ce projet», entonne Patrice Lombard, le président du Medef régional et de l’association IPEA (Infrastructures, projets, économie, action) Lorraine. Ce fameux axe nord-sud devrait donc se solder par la réalisation d’un barreau Toul-Dieulouard (voire Bouxières-aux-Dames), et Metz, le contournement de Thionville et la mise en 2X3 voies entre Thionville et Luxembourg. Coût estimé des travaux : 1,3 million d’euros. L’État a déjà annoncé qu’il ne financera pas l’intégralité du projet. Les collectivités territoriales vont donc devoir se mettre d’accord rapidement sur les possibilités de financement et sans doute accepter l’arrivée de financeurs privés dans l’affaire. La contrepartie d’une concession, donc par extension de péage sur certains tronçons, n’est pas impossible. Cette éventualité fait déjà tousser les quelque 80 000 frontaliers qui vont travailler au Luxembourg. Un Grand Duché intéressé par l’aménagement de la future autoroute mais qui ne devrait pas mettre la main à la poche, tout comme l’Europe, malgré que l’A31bis se présente comme un axe essentiel pour tout le nord de l’Europe. Dans un contexte budgétaire plus que serré, l’A31bis va devoir trouver sa place dans le trafic des demandes de financement. Si le financement est une question épineuse, les choix territoriaux le seront encore plus. Le futur débat public s’annonce plus que chaud.