A Wormhout, Rohart production ambitionne de doubler sa production
Créée il y a quatorze ans, Rohart production a été reprise en décembre 2020 par Gwenel Lecourieux. Le dirigeant souhaite, à terme, doubler la production de cette entreprise artisanale spécialisée dans la fabrication de saucisses, merguez, saucissons secs et chorizos, dont la majorité des produits est labellisée «Saveur en’Or».
L’histoire de Rohart production commence avec Olivier Rohart d’une manière complètement inattendue. Cadre dans la grande distribution, celui-ci décide de changer de vie professionnelle en reprenant une supérette en centre-ville de Wormhout. Très vite, il choisit de fabriquer lui-même les saucisses qu’il propose dans son rayon charcuterie. La suite, c’est Gwenel Lecourieux, repreneur de l’entreprise en décembre 2020, qui la raconte. «Olivier Rohart s’est aperçu que ses saucisses, fabriquées de façon artisanale selon la vraie recette charcutière, rencontraient un énorme succès auprès de la clientèle. Il est alors allé les proposer à son ancien employeur, Auchan Grande-Synthe, qui a accepté de les référencer. Là encore, le succès est au rendez-vous, tant et si bien que d’autres hypermarchés Auchan demandent à référencer le produit.» Il ne faut pas longtemps pour qu’Olivier Rohart soit dépassé par la demande, au point d’acheter un terrain à l’entrée de Wormhout pour y construire un atelier, lequel est régulièrement agrandi pour atteindre, en 2018, 1 550 m2.
800 tonnes de production annuelle
Toutefois, dans le courant 2020, le chef d’entreprise souhaite s’engager dans de nouveaux projets professionnels et met son entreprise en vente. Elle emploie alors cinq salariés, auxquels s’ajoute une quinzaine de renforts pendant la saison qui court d’avril à septembre. Depuis sa création, elle a complété sa production de saucisses par des merguez et diverses préparations charcutières. Plus récemment, elle s’est lancée avec succès dans la production de saucissons secs et de chorizos, une spécialité qu’elle est la seule entreprise à proposer au nord de Paris. Cela porte sa production à près de 800 tonnes par an, dont 80% de saucisses, principalement à destination des hypermarchés et supermarchés des Hauts-de-France (vendue soit en vrac au rayon charcuterie, soit en barquettes sous la marque «Rohart production» en libre-service). La PME artisanale fournit aussi une vingtaine de collèges et lycées.
Gwenel Lecourieux, qui a fait toute sa carrière professionnelle à des postes de manager, gestion de finances et marketing international dans des grands groupes cosmétiques et agroalimentaires en France et à l’étranger, est justement, à cette époque, à la recherche de l’entreprise qui lui permettra de concrétiser un rêve qu’il caresse depuis longtemps : devenir dirigeant de PME. «Tout m’a séduit dans cette entreprise, résume-t-il. Un outil de production récent qui ne demande pas d’investissements immédiats, un savoir-faire reconnu, une clientèle solide, un potentiel de développement important et une bonne santé financière. Bref, c’était l’entreprise qu’il me fallait.»
Agrandir la zone de chalandise
L’arrivée de Gwenel Lecourieux aux manettes de Rohart production a coïncidé avec quelques premiers changements : nouveau logo, nouvelles étiquettes. «J’ai également augmenté le nombre de magasins référencés, ils sont une quarantaine aujourd’hui, et j’ai passé en CDI deux collaborateurs», précise celui qui ne cache pas ses grandes ambitions pour Rohart production. «J’ai deux priorités. D’abord, augmenter la production de saucissons secs et de chorizos en jouant sur l’aspect 'produit local', puisque nous n’avons pas de concurrent sur ce créneau au niveau régional. Ensuite, proposer de nouvelles préparations charcutières moins typées 'été', pour lisser la production sur l’année et amoindrir la saisonnalité de nos produits, saucisses et mergez notamment.» Ces changements doivent conduire le nouveau dirigeant - c’est son souhait - à doubler sa production à sept ans, d’autant que ses infrastructures sont dimensionnées pour. D’ici là, il espère avoir aussi agrandi sa zone de chalandise à l’ensemble du nord de Paris, Normandie et Ardennes comprises, voire pénétré le marché belge, tout proche.