Basée à Wizernes, près de Saint-Omer
L’Huilerie Audomaroise transforme le colza avec savoir-faire
Du 23 au 25 mars derniers s’est déroulé le salon Omnivore au Touquet-Paris-Plage. L’Huilerie Audomaroise y exposait. Portrait.
La crise sanitaire a fait naître de nombreux projets. C’est le cas de l’Huilerie Audomaroise, basée à Wizernes, présente au salon Omnivore, du 23 au 25 mars au Touquet-Paris-Plage. «Pendant le confinement, comme j’avais du temps, je me suis mise à fabriquer des savons à l’huile de colza. Mon mari, qui est exploitant agricole, s’est dit que du colza, il en avait plein ses champs. C’était ridicule d’acheter des bouteilles d’huile, alors qu’il pourrait en produire et m’en fournir», introduit Karine Dufay. Ni une, ni deux, le couple se lance dans la recherche d’une presse. «Nous en avons dégoté une à Saint-Etienne», poursuit Karine Dufay.
Graines, huile, savons…
Peu à peu, l’activité prend une dimension professionnelle. L’Huilerie Audomaroise ouvre ses portes aux particuliers et commercialise, dans un premier temps, des graines et de l’huile de colza. «Mon mari, Michaël, ne possède que 45 hectares. C’est important de se diversifier avec cette surface. À présent, il plante du blé, du maïs, du tournesol, mais aussi quatre hectares de colza», précise celle qui a créé, avec son mari, l’Huilerie Audomaroise.
Pour faire connaître leurs produits, Karine et son mari comptent sur la vente directe. C’est pourquoi, ils participent à de nombreux marchés et salons. «Depuis l’ouverture de l’Huilerie Audomaroise, notre gamme s’est étoffée. Nous vendons toujours des graines et de l’huile de colza, mais je commercialise aussi des savons et des crackers qui sont élaborés grâce au tourteau», détaille Karine Dufay. Ce n’est pas tout, le couple a lancé une collaboration avec un fermier du côté de Desvres, qui produit du vinaigre de cidre afin de développer une vinaigrette. L’Huilerie Audomaroise produit également de l’huile de tournesol.
Particuliers et professionnels séduits
«Nous voulons vraiment être dans la gestion en circuit court», confie Karine Dufay. C’est pourquoi, avec le blé produit sur une partie des 45 hectares, le couple aimerait faire de la farine. «Un de nos projets pourrait être la construction d’un bâtiment, qui accueillerait un moulin, pour moudre notre blé». Si l’Huilerie Audomaroise travaille principalement avec les particuliers, l’entreprise a déjà conquis plusieurs professionnels. «Les cuisiniers des collèges de l’Esplanade et de la Morinie à Saint-Omer utilisent notre huile… Tout comme Thomas Deligne, chef du Grand Hôtel au Touquet-Paris-Plage», conclut Karine Dufay, qui espère voir sa production artisanale fleurir.
11 000 litres produits en 2022
L’huile de colza en première pression à froid demande du temps et de la rigueur. «Il faut 500 kilogrammes de graines de colza pour produire 100 litres d’huile. Sachant que pour produire 100 litres d’huile, il nous faut trois jours, plus trois semaines de décantation» détaille Karine Dufay. L’huile de colza étant pure, la DDM est de 12 mois. L’agriculteur et sa femme embouteillent en fonction des besoins. En 2022, 11 000 litres ont été produits.