Méthanisation
À Tergnier, Evolis Biogaz produit du biométhane
Implantée dans la Zone économique stratégique (ZES) Evolis du Pays chaunois à Tergnier, l’entreprise Evolis Biogaz injecte du biométhane en direct dans le réseau GRT gaz depuis novembre 2022. Maxime Ternynck est à l’origine de ce projet monté avec six associés, tous agriculteurs locaux, un investissement de 8 millions d'euros.
Dans la ZES Evolis à Tergnier, les trois bulles vertes indiquent l’emplacement des cuves cylindriques, deux digesteurs et un post-digesteur. L’entreprise Evolis Biogaz a choisi en 2020 d’implanter là son unité de méthanisation. La première injection en direct dans le réseau GRT gaz a été réalisée en novembre 2022.
« J’ai commencé à m’intéresser à la production de gaz en 2018, j’ai visité des installations en France et à l’étranger. J’en ai parlé, j’ai trouvé des associés pour dimensionner l’unité... Nous sommes sept, tous agriculteurs locaux, installés dans un rayon de sept kilomètres autour du site. Nous avons acheté le terrain de 3,2 hectares à la Communauté d’agglomération Chauny-Tergnier-La Fère, la ZES est bien située, desservie par la 2x2 voies. Avec notre activité, nous sommes tributaires de la météo, nous pouvons travailler de jour comme de nuit, ici les camions peuvent circuler sans causer de nuisances, c’est une zone d’activités industrielles », explique Maxime Ternynck, agriculteur chaunois à l’origine du projet.
Injecté en direct dans le réseau
« Le méthaniseur est approvisionné par des Cultures intermédiaires à vocation énergétique, les CIVES, des pulpes de betteraves puisque nous sommes tous des agriculteurs locaux, et une toute petite partie provient de déchets agroalimentaires. L’unité tourne 7 j/ 7, 24 h/ 24, les deux trémies d’incorporation sont chargées une fois par jour, 75 tonnes de matières, l’opération peut prendre deux heures. Nous alimentons toutes les heures avec différents produits en fonction des ratios que nous avons définis, indique Maxime Ternynck avant d’enchaîner : La matière entrée dans les cuves doit être agitée, isolée, chauffée, elle va y rester environ 90 jours, durant lesquels elle va être brassée, le gaz va alors monter dans le dôme. Nous ne stockons aucun gaz sur le site, le gaz est envoyé en direct dans le réseau. Avec le choix de GRT gaz, nous ne serons jamais limités dans la quantité de gaz que nous pouvons injecter dans le circuit. » Pour devenir du biométhane, seul gaz accepté dans le réseau GRT gaz, le biogaz doit être nettoyé, et passe, pour cette dernière étape, par l’unité d’épuration implantée sur le site.
Un cercle vertueux
« Nous sommes autonomes en alimentation et en épandage, indique Maxime Ternynck. Il entre à l’année sur le site 25 000 tonnes de matières et il en sort 27 ou 28 000. » Produit fertilisant, le digestat recueilli à l’issue du processus de méthanisation sous forme liquide ou solide, est ensuite épandu sur les parcelles agricoles.