Lors de la venue de Dominique Faure, secrétaire d’Etat chargée de la Ruralité
À Pernes, l’Etat à l'écoute des maires ruraux du Pas-de-Calais
Le 3 novembre dernier, les maires ruraux du Pas-de-Calais se sont réunis à Pernes pour leur assemblée générale. Dominique Faure, secrétaire d’Etat chargée de la Ruralité, en visite dans la région, a pris le temps d’écouter leurs revendications. Retour sur cette réunion.
C’est en conquérante que Dominique Faure, secrétaire d’Etat chargée de la Ruralité s’est rendue à l’assemblée générale des maires ruraux du Pas-de-Calais, le 3 novembre dernier, à Pernes. «Je suis là pour vous entendre et dialoguer avec vous au sujet des problèmes que vous rencontrez dans vos communes. L’idée est que nous puissions commencer à développer, ensemble, des projets.» Face à elle, 80 maires ont exposé durant près de trois heures leurs nombreuses problématiques. Et le sentiment qui planait sur cette réunion selon Amel Gacquerre, sénatrice de la circonscription du Pas-de-Calais, est le suivant : «Les maires ruraux sont épuisés.»
Les maires inquiets face aux factures d’énergie
Épuisés, mais aussi inquiets face aux factures d’énergie que vont recevoir les mairies dans les prochains mois. Nombreux sont les élus qui craignent de ne pas pouvoir honorer l’addition face aux prix qui ne cessent de grimper. Sur ce sujet, Dominique Faure s’est voulue rassurante : «Nous avons déployé un filet de sécurité pour les communes les plus fragiles. De plus, 95% des communes verront leur dotation globale de fonctionnement (DGF) augmenter» détaille-t-elle.
À cela, s’ajoutent deux milliards d’aides pour la transition énergétique annoncés par le gouvernement. Mais ces aides font l’objet d’interrogation de la part des maires ruraux. «Dès le début de mon mandat, j’ai installé des éoliennes. Avec ces installations, 20% des taxes devaient retomber dans ma commune. Je ne les touche pas. Mais où est cet argent ?» s’est ainsi indigné Bruno Delenclos, maire de Tigny-Noyellle, près de Berck.
La santé toujours au coeur des préoccupations
Mais si les maires s’inquiètent pour leurs factures, ils s’inquiètent aussi pour leurs habitants, avec en ligne de mire l’accès aux soins. «Dans ma commune, la population est vieillissante, mais elle souhaite rester vivre au village. Je voudrais qu’elle puisse avoir ce privilège» note Jacques Lannoy, maire d’Echinghen, près de Boulogne-sur-Mer. Ce à quoi, Dominique Faure a répondu : «Avec l’aide des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), il faut porter des projets comme des lieux d’accueil adaptés.»
Côté santé, une note positive tout de même, lancée par Alain Maquignon, maire de Fauquembergues, au sud de Saint-Omer : «Nous avons fait des logements gratuits pour les élèves médecins qui viennent travailler à la maison de santé. Quand ils voient notre belle région, ils restent». Au travers ce propos, il a voulu féliciter la décision de l’Etat concernant le contrat d’engagement de service public. Un contrat qui prévoit que les étudiants en médecine peuvent se voir accorder une allocation mensuelle à partir de la 4ème année des études médicales, s’ils s’engagent à exercer leurs fonctions dans une zone caractérisée par une offre de soins insuffisante.
Simplifier l’administration
Avant de conclure l’assemblée générale, les maires ruraux du Pas-de-Calais en ont profité pour faire passer un dernier message. «L’administration est lourde, lente. Nous perdons du temps à faire tout un tas de dossiers» a déclaré Michel Massart, maire de Blangy-sur-Ternoise. Des propos prolongés par Hervé Deroubaix, maire de Robecq : «Je suis en zone priorité d’intervention au niveau de l’agence nationale de santé. Je monte un dossier, mais l’administration me dit que notre projet n’est pas prioritaire. Parfois, nous nous sentons démunis, alors qu’on nous demande d’être proactifs». La secrétaire d’Etat a pris bonne note de leurs remarques avant d'échanger en privé avec certains d'entre eux.